Libye : les Occidentaux appelés à armer l’armée loyaliste qui combat les djihadistes

Jeudi 26 Février 2015 - 11:00

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Face à la montée en puissance des groupes terroristes, la Libye est menacée, selon le ministre libyen des Affaires étrangères, Mohamed Dayri, « de devenir une nouvelle Syrie ». Pour ce faire, le chef de la diplomatie libyenne a appelé le 25 février, les Occidentaux à armer les forces libyennes qui combattent les djihadistes.

« En l’absence d’une solution politique, le pays peut être entraîné dans une véritable guerre civile comme en Syrie », a averti Mohamed Dayri, dont le pays, en proie aux milices rivales, a sombré dans le chaos. « Le temps presse (…). Le terrorisme ne constitue pas un danger pour la Libye et les seuls pays voisins, il s’agit d’une menace qui s’intensifie contre l’Europe », a déclaré le ministre lors d’une brève visite mardi à Paris.

Mohamed Dayri a précisé que l’appel du gouvernement libyen concernant l’appui militaire aux forces loyalistes n’était nullement une manière de plaider « pour une nouvelle intervention militaire occidentale », à l’instar de celle qui avait délogé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, mais plutôt pour le renforcement des capacités de l’armée libyenne.

« La formation d’un gouvernement d’union nationale est une priorité libyenne, avant d’être une demande internationale. Mais si nous parvenons dès demain à former un tel gouvernement, il nous faut de l’aide pour l’armée libyenne. Or je n’ai trouvé aucune réponse convaincante aux Etats-Unis ou en Europe, seulement des assurances qu’il y aurait une action internationale et non une intervention » a fait remarquer le ministre libyen des Affaires étrangères. « Notre condition sine qua non pour former un gouvernement d’union nationale est l’engagement à combattre le terrorisme », a-t-il insisté.

La semaine dernière, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le chef de la diplomatie libyenne avait appelé à une levée de l’embargo imposé depuis 2011 aux armes destinées à la Libye. Plusieurs membres du Conseil de sécurité, dont la Russie, sont réticents à lever cet embargo, évoquant le risque de voir des armes tomber entre de mauvaises mains.

Le ministre a, par ailleurs, indiqué que le groupe Etat islamique contrôle jusqu’à ce jour deux villes, Derna dans l’est du pays et Syrte au centre. Ces mêmes extrémistes, a-t-il souligné, sont présents à Tripoli où ils ont mené le mois dernier un attentat contre un hôtel abritant des responsables et des étrangers.

Notons que la communauté internationale réclame une solution politique en Libye avant toute chose, et s’inquiète, outre la montée en puissance des djihadistes, de l’afflux de l’immigration clandestine à destination de l’Italie notamment.

 

 

Nestor N'Gampoula