Terrorisme : le pape demande aux catholiques nigérians d’être des ponts malgré les violencesMardi 17 Mars 2015 - 17:15 Ces jours-ci, le pape ne passe pas de jour qu’il ne dénonce « les persécutions des chrétiens dans le monde ». Le Souverain pontife adresse une lettre d’encouragement aux Nigérians dans l’épreuve des violences de Boko Haram. Le pape François appelle la communauté des Nations à sortir de son indifférence face à cette situation qui coûte la vie à de nombreuses personnes, femmes, enfants et vieillards inclus du simple fait qu’ils sont chrétiens Dimanche dernier il a, ainsi, condamné les derniers attentats islamistes contre des lieux de culte chrétiens au Pakistan dans lesquels une quinzaine de personnes, des catholiques et des protestants mais aussi des policiers, ont péri. Puis le pape s’est tourné vers les Nigérians, eux aussi sous les coups de boutoir meurtriers de l’organisation islamiste Boko Haram. Le Souverain pontife salue et remercie pour le témoignage de fidélité à la foi que les catholiques nigérians rendent malgré « tant d'épreuves et de souffrances ». Il les invite les croyants du Nigéria, première puissance d’Afrique, à savoir « bâtir une culture de la rencontre » ; à « marcher sur la voie de la paix dans la persévérance et sans découragement ». La lettre du pape a été adressée aux évêques catholiques du Nigéria dont ils louent les « positions claires en faveur de la non-violence et de la paix civile ». Mais il ajoute que « la lassitude et le désir de revanche gagnent parfois les fidèles face à la multiplication des attentats ». Cette lettre arrive alors que dans un peu plus d’une semaine si les choses se passent comme prévu, le Nigéria devrait aller au vote dans une atmosphère lourde de menaces. Jamais la scission, psychologique, entre un nord musulman et un sud chrétien n’a jamais été aussi près de se transformer en violences généralisées. Mais Boko Haram, qui a proclamé un califat au nord-est de la fédération, continue de harceler les populations civiles et les autorités avec la prétention de convertir tout le monde « au vrai islam ». « De nombreux Nigérians ont été tués, blessés et mutilés, enlevés et privés de tout : de leurs proches, de leurs terres, des moyens de subsistance, de leur dignité, de leurs droits », relève le pape dans son message. Il souligne que les Nigérians, chrétiens ou musulmans soumis à cette violence, « ont expérimenté un tragique destin infligé par la main de ceux qui se prétendent religieux mais qui abusent de la religion. Ils en font une idéologie afin d'assouvir leurs propres intérêts ». On ne voit pas bien l’impact que cette intervention aura dans le contexte général nigérian. Mais il est certain que l’implication du chef de l’Église catholique sur le terrain de la recherche des solutions pour l’apaisement des violences interreligieuses renforce sa détermination à faire bouger les lignes. La violence interreligieuse le vise d’ailleurs en personne. L’organisation dite de l’État islamique, en expansion en Libye, a déjà désigné ses prochaines cibles : Washington puis Paris et le Vatican à Rome. Lucien Mpama |