Festival de Films-presse : la responsalité des journalistes congolais mise en exergue

Mercredi 22 Avril 2015 - 16:15

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Pour garantir sa notoriété auprès du public, la presse congolaise doit pouvoir travailler dans le strict respect de l’éthique et de la déontologie liées à sa profession. L’appel a été lancé par les différents intervenants à l’ouverture du Festival de films sur la presse libre et responsable, ce mardi 21 avril à Brazzaville.

Le Festival de films de presse libre et responsable qui prendra fin ce jeudi s’inscrit dans le cadre de la journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai de chaque année. « Une presse libre et responsable : rêve ou réalité ? », est le thème retenu pour cette activité.

En organisant ce festival, les initiateurs visent  non seulement à renforcer la confiance mutuelle et la compréhension entre les journalistes, les ONG et le gouvernement, mais aussi à  dégager un consensus entre toutes les parties sur le rôle de la presse et à édifier les journalistes congolais sur les nouvelles connaissances et sur une bonne éthique  qui puissent leur permettre de mieux exercer leur travail.

Les journalistes membres du Forum des journalistes bilingues, des élèves journalistes, des leaders des organisations entre autres, ont été émerveillés par la qualité du  travail professionnel accompli par les journalistes d’autres pays notamment aux USA, documentés dans le film Good night and Good luck, qui porte sur Edward Murrow, journaliste de CBS.

« Suis-je juste et impartial dans mon traitement de nouvelles ? Je prends une position pour ou contre quelqu’un, est-ce que je donne rien que des faits ? Est-ce que j’exagère sur mes conclusions ? Au sein de ma rédaction, il est pourtant interdit d’entretenir des relations sexuelles : je le fais, pourtant tout le monde est au courant ? », s’est interrogé Ed. Murrow dans le film.

Toutes ces interrogations interpellent le journaliste à prendre conscience de son rôle vis-à-vis du public: il peut persuader un gouvernement à agir, aider les moins nantis à obtenir la justice, aider toute une communauté à vivre une vie équitable. A son pire, il peut amener à envahir toute une vie privée, à diffamer contre un innocent, à s’autocensurer, à céder face à la pression des puissants lobbies économiques…

Ramenant le débat dans le contexte congolais, le président du Conseil supérieur de la liberté de la Communication (CSC), Philippe Mvouo, a estimé qu’il est judicieux « qu’il y ait véritablement un croisement d’idées, un croisement d’expériences autour de la question de liberté de la presse ».  « La presse est une profession. Une profession codée. », a souligné Philippe Mvouo, « Il n’y a pas de liberté sans responsabilité », a-t-il martelé.

Pour le ministre de la Communication, Bienvenu Okiemy, la frontière entre liberté et responsabilité est le difficile chemin que doit parcourir la presse congolaise. Car, selon lui la notion même de la responsabilité est à la base de sa crédibilité vis-à-vis de l’opinion publique à qui elle entend s’adresser.

Bienvenu Okiemy a par ailleurs défendu l’idée selon laquelle il existe réellement une presse libre au Congo : « Dans notre pays le Congo, la loi du12 novembre 2001 garantit la liberté de la presse. Cette loi ne porte pas en elle, le délit  de presse. Et la communauté internationale en témoigne vis-à-vis de la commission des droits de l’ONU sur notre politique en la matière ». Les dérapages constatés, a-t-il- conclu, sont sanctionnés administrativement par le CSC.

Pour pallier ces quelques manquements professionnels, l’ambassadeur des USA, Stephanie Sullivan, a promis poursuivre sa coopération avec le Congo, en intensifiant la formation et le renforcement de capacités des journalistes. « Nous avons envoyé des journalistes et des éditeurs congolais aux USA pour le partage d’expériences… Nous sommes également prêts à aider les journalistes de ce pays, à adhérer au code d’éthique médiatique. », a fait savoir Stephanie Sullivan avant de plaider pour plus de liberté en faveur de la presse congolaise.

Le Festival de films pour promouvoir le métier de la presse qui se déroule au Centre d’information des Nations unies (UNIC), est une initiative du Forum des journalistes bilingues du Congo en partenariat avec l’ambassade des Etats-Unis et l’UNIC.

 

 

 

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

-John Sullivan, journaliste américain modérant les échanges - Les participants