Centrafrique : L’ONU lance une enquête sur la gestion des viols présumés des enfants par des soldats français

Mercredi 24 Juin 2015 - 12:14

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Après de vives critiques pour leur lenteur à réagir dans l’affaire des 14 soldats français accusés d’abus sexuels sur des enfants, l’ONU a nommé, le 22 juin, une magistrate canadienne, à la tête de la Commission indépendante chargée d’enquêter sur la façon dont les Nations unies ont géré l’affaire d’agressions sexuelles présumées d’enfants par des soldats français et africains en Centrafrique.

La commission est présidée par Marie Deschamps, ancienne juge à la Cour suprême du Canada, et épaulée par Hassan Jallow de Gambie, procureur du Tribunal international pour le Rwanda, et Yasmin Sook, directrice de la Fondation pour les droits de l’Homme en Afrique du Sud.

Marie Deschamps et son équipe auront libre accès aux documents et au personnel de l’ONU, et des personnes qui accepteront de témoigner - elles seront protégées des représailles -, a indiqué le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric qui les encourage à contacter les experts directement. La commission démarrera son travail en juillet, et espère rendre ses conclusions dans un délai de 10 semaines.

La commission a pour mission « de passer au crible la réponse de l’ONU aux accusations d’exploitation et d’abus sexuels par des forces militaires étrangères non placées sous le commandement de l’ONU, et d’évaluer la validité des procédures en vigueur » pour ce genre d’affaires, indique un communiqué.

Les Nations unies ont été vivement critiquées pour leur lenteur à répondre à des allégations d’abus sexuels très graves commis sur des enfants centrafricains entre décembre 2013 et juin 2014, bafouant les droits des enfants. Ces accusations visent 14 soldats français. L’ONU est aussi accusée d’avoir sanctionné le fonctionnaire qui avait transmis délibérément un rapport aux autorités françaises pour les alerter.

Agés de 8 à 13 ans, les enfants centrafricains auraient également subi des viols des soldats tchadiens et équato-guinéens. Un rapport interne de l’ONU met également en cause des Casques bleus  pour avoir échangé de l’argent ou des téléphones contre des faveurs sexuelles de femmes en Haïti et au Liberia.

Les Nations unies avaient été vivement critiquées pour leur lenteur à réagir dans l'affaire des 14 soldats français accusés d’abus sexuels sur des enfants.

Noël Ndong

Notification: 

Non