Burkina Faso : le président Michel Kafando remercie son ministre en charge de la sécurité

Lundi 20 Juillet 2015 - 14:06

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Afin de satisfaire l’armée qui réclame le départ des militaires du gouvernement, le président burkinabé s’est séparé de son ministre de l’Administration territoriale et de la sécurité, le colonel Auguste-Denise Barry.

Par cette décision rendue publique dimanche, le chef de l’Etat burkinabé espère mettre un terme à la crise qui oppose depuis plusieurs semaines, la hiérarchie militaire et le Premier ministre, Isaac Zida, dont  le départ était, jusque-là, souhaité par une partie de l’armée. C’est pour cette raison qu’il a récupéré la semaine dernière le ministère de la défense, jusqu’alors détenu par le chef du gouvernement pour « régler les questions de dysfonctionnement et surtout de frustrations au sein de l’armée ». Michel Kafando cumule donc désormais les portefeuilles de ministre de la défense et celui de la sécurité.

Pour ce qui concerne le colonel Auguste-Denise Barry, considéré comme le bras droit d’Isaac Zida, son départ était farouchement réclamé par une partie de l’armée, dont le Régiment de sécurité présidentielle (RSP). Celle-ci lui reproche d’« instrumentaliser » les organisations de la société civile qui exigent une réforme de l’institution militaire et surtout la dissolution du RSP.

Dans  ce remaniement et selon un communiqué, Selon un communiqué, le président a cédé le portefeuille des affaires étrangères qu’il détenait jusque-là à son actuel ministre délégué à la coopération régionale Moussa Nébié, qui devient ainsi le numéro 3 du gouvernement. Les fonctions de ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation ont été confiées à Issouf Ouattara, qui était jusque-là secrétaire général du ministère de l’environnement.

Les malentendus entre le Premier ministre et le RSP datent de plusieurs mois. En décembre, Isaac Zida avait demandé publiquement la dissolution de ce régime, piller du pouvoir de l’ex-président Blaise Compaoré avant de changer d’avis plus tard. « L’armée et le pays ont besoin du RSP », affirmait-il à la mi-juin devant l’Assemblée nationale.

Le quiproquo a ressurgi ces dernières semaines suite à l’arrestation d’une dizaine des soldats et à l’audition de trois officiers du RSP par la gendarmerie. Ce qui avait amené les soldats du régiment à manifester leur mécontentement en tirant en l’air à l’intérieur de leur caserne. Ils dénonçaient un « harcèlement de certains dirigeants de la transition et de certaines organisations de la société ».

Dans une adresse à la nation jeudi dernier, le chef de l’Etat burkinabè Michel Kafando, avait décidé de maintenir son Premier ministre Isaac Zida dont une partie de l’armée réclame la démission, à trois mois d’une présidentielle cruciale.

Depuis la chute de Blaise Compaoré en fin octobre de l’année dernière après 27 ans de règne sans partage, le Burkina Faso est dirigé par un exécutif conduit par le président Michel Kafando, un diplomate à la retraite, et son Premier ministre le lieutenant-colonel Isaac Zida. Ce régime de transition démocratique doit rendre les rênes du pays à un exécutif élu lors des élections présidentielle et législatives prévues au mois d’octobre prochain.

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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