Arts plastiques : Amedo Modiki expose sur l’histoire dramatique du continent africain

« J’ai eu l’inspiration par rapport aux guerres récentes du Congo. Je me suis dit qu’il faut qu’il y ait la paix entre les gens. Il faut que les différentes parties s’accordent, même les employés et les employeurs, les parents et les enfants. Voilà pourquoi je parle de l’harmonie. J’appelle les amateurs d’art, les professeurs, les chercheurs, les étudiants, les écoliers, les politiciens à venir découvrir cette exposition parce qu’il y a des messages importants à tirer », a déclaré l’artiste.

L’artiste a fait le déplacement de Kinshasa pour expliquer, à coups de mots, l’univers parfois indicible de ses créations. Exercice difficile et périlleux qui veut que l’art puisse se commenter alors même que c’est l’imaginaire qui constitue son essence.

Pour Jean-Pierre Vidon, ambassadeur de France en République du Congo, présent au vernissage, Amedo Modiki a souvent trouvé son inspiration dans les destinées tragiques des femmes et des enfants. Ces petites gens de l’ordinaire, plongés du jour au lendemain dans la terreur absurde et cruelle de la condition humaine, ballotés sur les chemins du hasard et de la fatalité. Ce sont eux qui ont alimenté depuis l’enfance son vécu jusqu’à envahir son univers d’artiste.

Aujourd’hui, en cultivant le paradoxe, il propose une vision de la vie relevant beaucoup plus du rêve, puisque « Harmonie » dépeint l’abstraction de la paix, de cet état instable, de cette utopie incertaine, où tout un chacun retrouve la joie de vivre et le bonheur d’être vivant avec, toutefois, les interférences du doute. Après avoir été le témoin de tant d’obscurité, peut-on encore croire à la lumière ? 

Et c’est là tout le talent de l’artiste, trouver les moyens techniques de réinventer la gaieté. Jeux de couleurs vives illustrant la chaleur des relations humaines, correspondances intentionnelles entre des découpages, des collages, des assemblages, l’artiste veut faire partager une vision plus optimiste de son Afrique.

« C’est une terre d’espoirs ou de promesses où le temps, dans le fond, n’a pas l’importance que les mondes occidentalisés lui donnent, où l’espace, en revanche, notamment l’espace de ses toiles, découpe un univers sensible, composé d’ombres et de lumières ; un espace où l’abstraction donne naissance à une dimension humaine avec un foisonnement de personnages, avec les reflets des couleurs et la féérie africaine des différentes images que l’on croit retenir du rêve », a ajouté le diplomate français.

Amedo Modiki a commencé à faire les essais de dessin à l’âge de 4 ans. Il était soutenu par sa tante Marie qui, hélas, n’est plus de ce monde depuis le 18 juin 2015.