Patrimoine : Edmond Moukala ému par des œuvres d’art du musée-galerie du Bassin du Congo

« J’ai été très ému à travers la galerie. J’ai revu un peu mon enfance à travers la peinture de l’artiste Russel Ngouoni Nzoumba, Guillaume Makani, ainsi que bien d’autres artistes.»

Par ailleurs, il a déploré que ces œuvres restent seulement confinées en ces lieux. « J’aimerai vraiment voir cette exposition être présentée à l’Unesco afin que la communauté internationale puisse apprécier à juste valeur, l’art congolais, par ce même moyen, découvrir en fait, le regard, l’œil et la dextérité que les artistes congolais ont à livrer. De même, nous voyons à travers les statuettes, les objets des arts anciens qui révèlent l’historique, la profondeur de nos cultures, les pratiques traditionnelles et comprendre qui nous sommes, parce que ça révèle à une certaine dimension l’identité culturelle de nos peuples, que ça soit du nord au sud, de l’est à l’ouest, c’est une découverte qui est là. Il y a donc un travail de promotion et de valorisation à faire. Avec la journée internationale du patrimoine africain, ça sera une occasion pour que les institutions éducatives et autres puissent avoir une opportunité comme on le fait en Europe. Ça sera une journée porte-ouverte où la jeunesse peut venir apprécier, prendre connaissance comme on nous les a présentés, sur le rôle de ce que symbolisent toutes ces œuvres d’art des Dépêches de Brazzaville».

Edmond Moukala, en a profité aussi pour parler des enjeux du patrimoine en Afrique. L’Afrique reconnait-il, est le seul continent qui n’a pas suffisamment des biens sur la liste du patrimoine mondial, et en même temps, l’Afrique souffre de la gestion de ses biens,qui occupent parfois des territoires plus grands que certains pays européens. Mais comme les pays africains sont en voie de développement ; économiquement, il est difficile de subvenir aux besoins de la population et de surcroit, assurer la conservation de ce patrimoine culturel ou naturel, devient un enjeu difficile. C’est ainsi qu’il s’est attelé d’apporter une réflexion sur la conservation de ce patrimoine qui est le patrimoine de l’humanité et non de la seule la responsabilité de l’Etat.

Edmond Moukala n’est pas passé pieds joints de l’avantage que la République du Congo peut tirer maintenant qu’il est le chef d’unité Afrique au centre du patrimoine mondial de l’Unesco. A propos, il vient d’introduire, à travers le conseil exécutif de l’Unesco, un point sur la journée internationale pour le patrimoine africain. Elle va fédérer les autorités et la population locale, la jeunesse, toutes personnalités concernées sur le patrimoine, afin que ça soit une journée de réflexion, de mobilisation, d’accompagnement et de prise de décision d’action en faveur du patrimoine pour des générations futures.

« Avec ces deux enjeux que je suis en train de mettre en place au niveau international, notre pays, de facto, va en bénéficier. A travers la mission que je viens d’entreprendre au Congo, j’ai rencontré les autorités ministérielles et la conseillère du président de la République, chargée du département de la culture et des arts ; nous avons abordé les problèmes de la mise en œuvre de la convention de 1972. Nous sommes en train de réfléchir sur une feuille de route et un plan d’action avec un calendrier à l’appui sur les nominations des biens dans les années à venir. Il y a une action qui est en place, il y a des requêtes de financement qui sont en train d’être préparées et dont le Congo bénéficiera d’un soutien financier de l’Unesco dans la gestion de ses biens culturels et naturels. Je veille à ce que chaque année cette assistance soit mise à la disposition du Congo ».