Hommage : des obsèques grandioses pour Tabu Ley

Mercredi 4 Décembre 2013 - 17:30

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En attendant l’arrivée de la dépouille mortelle de Tabu Ley, annoncée pour le samedi 7 décembre 2013 par le biais d’un régulier de SN Bruxelles, l’effervescence gagne déjà du terrain dans les milieux concernés.

Décédé le samedi 30 novembre à Bruxelles, le seigneur Tabu Ley demeure toujours présent dans les cœurs des mélomanes qui n’arrêtent de savourer ses œuvres distillées à longueur des journées sur différentes chaînes audiovisuelles. Des tranches entières tant à la télé qu’à la radio sont consacrées à cet artiste monumental d’envergure internationale qui aura marqué les époques. On n’arrête pas de réfléchir sur la carrière musicale du chanteur qui passe pour un modèle pour la nouvelle génération en quête de repères. L’ensemble de l’œuvre de l’artiste est une exhortation aux jeunes pour la culture de l’excellence sur fond d’un travail bien fait.

Comme d’habitude, les opportunistes de tout bord se mettent en transe, prêts à sauter sur l’occasion pour se faire du beurre au nom du disparu. D’où l’implication de l’autorité politique en vue de dissuader toutes ces « brebis galeuses » qui s’improvisent dans l’organisation juste pour assouvir leur gloutonnerie en faisant main basse sur les contributions financières, au grand dam de la famille du disparu. Les obsèques de Tabu Ley revêtent un caractère politique eu égard au statut de l'artiste qui a servi son pays comme ministre provincial de la Culture et des arts et comme vice-gouverneur de la ville de Kinshasa.

Placées sous les auspices du chef de l’État, ces obsèques se veulent dignes et à la hauteur de cette icône de la chanson. Le Comité d’organisation mis en place sera piloté, d’après certaines indiscrétions recueillies en haut lieu, par le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku. Dans ce comité pourront se retrouver d’autres personnalités politiques en raison de leurs responsabilités à l’image du ministre de la Culture, arts, jeunesse, sports et loisirs, Baudouin Banza et du gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta. On y note aussi la présence de quelques membres de la famille biologique du disparu et des représentants des artistes.  

D’après le programme établi, la dépouille mortelle sera exposée au Palais du peuple qui va abriter toute la cérémonie relative aux obsèques : discours, gerbes des fleurs, prière, recueillement, etc. Les funérailles proprement dites vont avoir lieu le lundi 9 décembre 2013 et l’inhumation est prévue le même jour à la Nécropole. Du samedi à dimanche, il nous revient que de nombreux artistes, tant de Kinshasa et que d’ailleurs, notamment du Congo-Brazzaville, vont à leur manière, rendre un vibrant hommage à leur pair en interprétant, à tour de rôle, ses chansons. Il est fait état de la reconstitution momentanée du groupe Afrisa international dont certains de ses sociétaires encore en vie vont se retrouver à cette occasion pour faire revivre les souvenirs toujours vivaces de la star dont les œuvres demeurent intemporelles. Modeste Mekanisi « Modero», le guitariste Dino Vangu, le soliste Guvano, Maïka Munan et tant d’autres seront probablement de la partie. Sam Mangwana qui peut être considéré, à juste titre, comme l’héritier artistique de Tabu Ley à l’ombre duquel il a évolué jusqu’à tracer sa propre voie, ne manquera pas à l’appel. La présence à ces funérailles de Mbilia Bel qui aura partagé l’intimité du défunt, est aussi très attendue, elle qui, du vivant de Rochereau, avait fait amende honorable pour l'attitude outrageante affichée à son égard en 1998 à Brazzaville lors d’une soirée de gala. Que d’émotions en perspective !

Tout ce que la RDC compte comme valeurs artistiques sera sans doute présent à ces obsèques qui s’annoncent, d’ores et déjà, grandioses.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Tabu Ley