Cuvette : la 5e édition de la Coupe Jean Jacques Bouya s’est achevée dans l’allégresse

La Coupe concerne les disciplines de football, Ndzango, course des piroguiers, semi-marathon ainsi que les sports traditionnels pratiqués dans le district de Tchikapika, notamment le Mbonga-mbonga, (sport initiatique à la chasse) et le Nguia (Ndzango masculin) que la Fondation Terre Tongo entend valoriser et mieux faire connaître. À cela, il faut ajouter les activités culturelles qui ont réuni des groupes de musique traditionnelle. Les participants sont venus du grand Niari (composé de la Bouenza, Lékoumou et Niari), des Plateaux, du Pool, de Brazzaville et de la Cuvette.

Ces activités ont pour objectif de promouvoir l’unité et la cohésion nationales, comme l’a indiqué Jean Didier Elongo, coordonnateur de la fondation Terre Tongo et du comité d’organisation de la Coupe Jean Jacques Bouya, lors de la cérémonie d’ouverture : « Au delà de la dimension festive, nous voulons renforcer la cohésion qui doit exister entre nous, en dehors de nos différences de tous genres : ethniques, linguistiques, géographiques, socioprofessionnelles, etc. Cet événement est une occasion de convivialité dans la tolérance, la manifestation de la paix, et l’affirmation des valeurs républicaines, chères au président de la République, pour qui, sans la paix, rien ne sera possible dans la perspective d’un développement durable dans notre pays. »

La coupe Jean Jacques Bouya, qui était au départ un événement local, ne cesse de prendre de l’ampleur en s’élargissant à d’autres départements du pays. Elle a rassemblé cette année 1.800 personnes (sans compter les non enregistrés) contre 850 l’année dernière. En football, la Coupe a rassemblé 8 équipes réparties en deux groupes de quatre : Mouyonzi, Kinkala, Hyppo Boniala et Bombé pour le groupe 1. Le groupe 2 est quant à lui composé des équipes : Tongo (village), Loutété, Olympique de Mouyonzi et Tchikapika. Le Ndzango a regroupé 13 équipes réparties aussi en deux poules. Les équipes : L’âne qui tousse, Les gentils de Poto-poto, Loutété, Engouété, Kinkala, Diata, Tongo et Bombé ont constitué le groupe 1. Tandis que la poule 2 a regroupé les équipes : Hyppo Boniala, Boyoko, Makongo, la détente, Pombo et Mouyonzi. Les matchs de Ndzango se sont déroulés à l’école primaire de Tongo. Tandis que ceux de football ont eu lieu au stade Jean Jacques Bouya situé à côté du collège Marien-Ngouabi de Tongo.

L’équipe de Bombé championne en football

Durant sept jours, le village de Tongo a été en effervescence, surtout le 1^er mai, jour de la clôture de la 5^e édition de la Coupe marqué par les finales de Nzango et de football. Le match de football a mis aux prises l’équipe de Loutété (Bouenza) à celle de Bombé (Cuvette), deuxième de l’année dernière. La partie s’annonçait rude, mais dès la 4^e minute, le N°13 de Bombé surnommé « Messi » a inscrit le premier but du match. Cette équipe l’a emporté par un score lourd de 4-0 dont le triplé de « Messi » réalisé successivement aux 4^e, 19^e et 67^e minutes.

Le public était loin d’imaginer que Bombé devait remporter la Coupe même si elle s’était bien comportée tout au long de la compétition qui, dès les deux premiers jours, avait comme favoris : Olympique de Mouyonzi, champion de l’année dernière qui n’a pas cessé d’impressionner avec son n°10 ; l’équipe de Mouyonzi qui participait pour la première fois s’est imposée et n’a encaissé aucun but jusqu’au 30 avril où elle a été battue par Louteté (2-0) ; Kinkala qui s’est fait remarquer par son jeu ; et Loutété, qui en était à sa première participation, a effectué un parcours des plus satisfaisants en occupant la deuxième place au classement définitif. Bombé s’est distinguée à mi-parcours avec son n°13.

La Coupe Jean Jacques Bouya étant aussi un moyen de déceler les talents, une équipe type de football regroupant les meilleurs de la compétition a été mise en place à son terme. Selon Jean Didier Elongo, ces joueurs vont bénéficier d’une formation à Brazzaville en vue de leur intégration dans les grandes équipes du pays et leur participation aux championnats nationaux.

Makongo remporte la coupe au Ndzango

Du côté du Ndzango, la finale a opposé l’équipe de Makongo (Cuvette) à celle de Diata (Brazzaville). Makongo a crée la surprise en battant l’équipe favorite de Diata par un score de 31-24, dont 9 chaos pour Makongo et 8 pour Diata. L’équipe de Brazzaville, qui a effectué un parcours élogieux en emportant tous ses matchs, s’est pliée en finale devant Makongo qui était à sa première participation à la Coupe après sa création en février dernier. Celle-ci est composée d’anciennes joueuses de Tongo (regroupant les joueuses des 17 villages qui composent la Terre Tongo) qui ont décidé de créer leur propre équipe et se sont montrées techniquement habiles.

La fondation Terre Tongo promeut le Nguia et le Mbonga-mbonga

La Coupe Jean Jacques Bouya a entre autres objectifs, celui de valoriser et promouvoir ces deux sports traditionnels pratiqués dans la Cuvette et qui tendent à disparaître. Le Mbonga-mbonga, Ndzango masculin, se joue uniquement avec les bras, contrairement à celui des femmes qui fait aussi intervenir les pieds. Il est pratiqué pendant les moments récréatifs. Le jeu a réuni deux équipes : Ombimini (c’est extraordinaire) et Boraporo (Buffle ou lion blessé). Le match de deux périodes de 15 minutes avec dix joueurs par équipe, a été remporté par l’équipe d’Ombimini par 2-0, points marqués par Jean Didier Elongo.

Le match de Mbonga-mbonga a opposé les mêmes équipes pour le même temps et le même nombre de joueurs. Le jeu consiste à atteindre une cible (qui représente le gibier) lancée devant les joueurs qui doivent l’atteindre avec une fléchette. Le score qui était à 4-2 en faveur d’Ombimini a été réduit, selon les règles du jeu, par Borapora. Le score final a été de 2-2. 

La course des piroguiers et le semi-marathon étaient également au rendez-vous

La course des piroguiers s’est déroulée sur le cours d’eau Alima. Les participants répartis en deux catégories (individualité et couple) ont émerveillé le public par leur dextérité. Tous ont effectué normalement leur parcours, encouragés par un public enthousiaste. En individualité, la première place a été occupée par Koumou Anga, des Plateaux (champion de l’année dernière) qui a fait 2’58, suivi de Ngombo d’Alima (3’12) et de Loungagué Trésor de la Cuvette centrale (3’15). En couple, Loungagué et Médinga ont occupé la première place avec 2’37, la deuxième place revenant à Ngayo et Okoudou (2’43) et la troisième à Mbonga et Neya (2’43). L’épreuve avait aussi des participants venus du Grand Niari.

Le semi-marathon a réuni une cinquantaine d’athlètes, qui ont parcouru une distance de 12,5 km allant du village Obessi à celui de Tongo. Chez les hommes, Moussounda Bernard de Mouyonzi s’est retrouvé en tête du peloton avec 37’38, suivi de Mabiala Nzaka Urbain, toujours de Mouyonzi (38’37), puis d’Opounga Orlince d’Oyo (40’02). Chez les dames, c’est Oundza d’Oyo qui a dominé avec 46’32.

Les meilleurs de chaque discipline ont reçu des trophées, des médailles, des maillots ainsi que des enveloppes d’argent. La cérémonie de clôture de l’événement, animée par des groupes de musique traditionnelle, s’est déroulée au stade Jean Jacques Bouya, en présence du député de la circonscription unique de Tchikapika.

Créée depuis 2009, la Fondation Terre Tongo assure gracieusement des soins et accomplit des œuvres sociales dans les 17 villages qui constituent la Terre Tongo et environs. L’organisation entend doter la Coupe Jean Jacques Bouya de ses propres locaux ainsi que des infrastructures sportives adéquates. Au terme des activités, Jean Didier Elongo s’est dit satisfait du déroulement et de la grande adhésion populaire à l’événement, qui a eu comme particularité cette année, l’institution de la Journée de l’orange. Celle-ci a donné lieu à un planting d’orangers le 1^er mai.

Cette activité qui contribue à la modernisation de la localité de Tongo (capitale de l’orange) devenant nationale, devrait, d’après Félix Ibara Ndeli, député des Plateaux, être soutenue, pérennisée, voire institutionnalisée vu son importance : « Cet événement est une école d’information et de formation, c’est un creuset pour puiser les futures élites sportives et culturelles », a-t-il indiqué lors de la cérémonie d’ouverture qui a aussi connu la présence de Gaspard Gangué et Gabrielle Obambi, respectivement sous-préfet et maire de la communauté urbaine de Tchikapika.