17e édition du festival N'Sangu Ndji-Ndji : un pari gagné pour Pierre Claver Mabiala

Mercredi 12 Janvier 2022 - 17:10

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Faisant le bilan de la 17e édition organisée en format réduit en raison de la pandémie à coronavirus, Pierre Claver Mabiala, promoteur de l’espace culturel Yaro et organisateur de ce festival international des musiques et des arts, a exprimé sa satisfaction, malgré le contexte, au cours d’un entretien le 12 janvier avec Les Dépêches de Brazzaville.  

50% de show cases (spectacles de 30 à 45 mn) et 50% d’activités professionnelles (formation, ateliers, conférence), c’est ce qui a constitué le menu de la 17e édition du festival N'Sangu Ndji-Ndji, tenue du 9 au 12 décembre, avec à la clé le lancement de Yaro radio, une web radio qui a permis de donner plus d’écho à l’événement. Malgré le contexte difficile marqué par des crises sanitaire et économique, l’Espace culturel Yaro a tenu à organiser ce festival en bouleversant même le calendrier habituel. Au lieu des mois de juin et juillet comme à l’accoutumée, cette année N’Sangu Ndji-Ndji a eu lieu en décembre. Il a reçu sur sa scène des artistes et groupes locaux, notamment Les Bons Bergers, Les pèlerins du Christ, Cœur gospel, BNG Band, Brice Mizingou, Hendry Massamba, Mack Tood,  Mc Marcus et Nayan’k.

Bien que tenue en format réduit à cause de la covid-19, l’édition a répondu aux attentes des organisateurs, a confié Pierre Claver Mabiala : « Le bilan de cette édition est satisfaisant au regard des difficultés rencontrées. Nous avons essayé d’observer l’environnement, de prendre sur nous les possibilités offertes  par les autorités sur la pandémie et les différentes contraintes, nous avons aussi pris en compte la crise économique pour faire une édition taillée à une dimension spéciale. Cela a été un véritable défi. Les résultats sont satisfaisants, les spectacles ont eu un grand succès», a-t-il affirmé. 

Des formations pour mieux outiller les acteurs culturels

Ce bilan intervient deux semaines après le déroulement du deuxième module de la formation des acteurs culturels locaux en administration culturelle. Elle a été animée, du 27 au 28 décembre, par Hugues Gervais Ondaye, commissaire général du Fespam, expert en management des industries culturelles et en prospective stratégique, à la Chambre de commerce de Pointe-Noire. Cette formation portant sur le management stratégique intègre la liste des formations retenues pour la 17e édition. Le premier module, axé sur la structuration d’un projet culturel, avait été animé par Remy Gonthier (administrateur du Festival Les Suds à Arles de France) lors du festival.

Justifiant ce choix sur l’administration culturelle, Pierre Claver Mabiala a expliqué : «Aujourd’hui, on parle des industries du spectacle, des industries créatives. Cette nouvelle donne fait qu’il faut un minimum de structuration pour une organisation afin de pouvoir bénéficier des financements et avoir des partenaires. Et à Pointe-Noire, le besoin et la demande se font vraiment sentir en matière de structuration. Certes qu’il y a beaucoup d’évolution suite aux différentes activités que nous avons menées dans ce sens, mais nous avons mis en place des programmes plus fournis, plus suivis et plus accompagnés pour nous permettre d’avoir dans cinq ou six années, cinq ou dix structures avec un fonctionnement normal répondant aux normes internationales et professionnelles et capables de lever des fonds, de mettre en place un projet ou d’attirer des partenaires. C’est sur cet engagement global, une vision à long terme, sur cinq ans minimum, que nous sommes en train de travailler parce que nous pensons que l’administration culturelle est le socle des institutions culturelles».

D’autres ateliers de formations ont aussi été organisés. Ceux-ci ont porté sur l’éducation artistique en milieu scolaire (par Silja Fischer, International Music Council) et sur l’animation radio assurée par Antoine Chao (journaliste à Radio France et Les Suds, à Arles) destinée aux animateurs de Yaro radio dont les premières activités ont été lancées pendant le festival. Ladite radio, outil de médiation culturelle, a été mise en œuvre par l’Espace Yaro et le festival Les Suds à Arles. Le projet est soutenu par Accès culture avec  l’Agence française de développement et l'Institut français. En attendant l’obtention d’une fréquence, Yaro radio diffuse ses programmes sur le compte Facebook du festival Nsangu Ndji-Ndji. L’espace culturel Yaro innove avec cette radio qui s’appuie sur l’expérience de la radio du festival Des Suds à Arles.

A cela il faut ajouter la formation régie, son et lumière animée par Jacques Nkile du Cameroun. Réagissant sur ce point, Pierre Claver Mabiala a signalé : « A Pointe-Noire où il y a beaucoup de groupes et de spectacles, vous ne trouverez pas cinq régisseurs professionnels en son et lumière bien formés. Nous oeuvrons pour que dans les cinq prochaines années nous puissions avoir cinq à  dix régisseurs biens formés». Les enfants ne sont pas restés en marge du festival, ils ont eu droit à un spectacle de théâtre et à une lecture par l’artiste Jorus Mabiala.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

1-Pierre Claver Mabiala lors de la 17e édition du festival N'sangu Ndj-Ndji 2- La photo de famille lors du 2e module de la formation en administration culturelle

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