Journée mondiale du livre et du droit d’auteur : les chevaliers de la plume et du micro échangent sur le livre journalistique

Mercredi 27 Avril 2022 - 11:19

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Un focus sur le livre journalistique a été animé, le 23 avril, au musée Cercle africain à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur.

Organisée par la direction départementale du livre et de la lecture publique de Pointe-Noire en partenariat avec la Fondation musée Cercle africain, le focus a eu pour dominance la conférence sur le livre journalistique : contours génériques et approche journalistique, animée par le Pr Bienvenu Boudimbou, enseignant-chercheur à l’Université Marien-Ngouabi. L’échange d’expériences et l’atelier sur la critique journalistique du livre ont ponctué l'activité.

Initiée par l’Unesco pour faire la promotion de la lecture, de l’industrie éditoriale et pour valoriser la propriété intellectuelle, la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur est à la fois symbolique et historique puisqu’elle marque aussi la mort de Cervantes, de William Shakespeare, de Tchicaya U’tamsi. Elle rend hommage au livre et à ses auteurs, encourage les jeunes à découvrir le plaisir de la lecture, a rappelé Alphonse Chardin Nkala, directeur départemental du Livre et de la Lecture publique de Pointe-Noire. En initiant cette activité, a-t-il dit, les organisateurs veulent amener les journalistes à jouer pleinement leur rôle dans la promotion du livre.

Après le bref aperçu de l’histoire du livre fait par Chardin Nkala, Bienvenu Boudimbou, journaliste et enseignant à l’Université Marien-Ngouabi, a animé la conférence sur le thème " Le livre journalistique : contours génériques et approche rédactionnelle".

D’emblée,  l’orateur a dit que le journaliste, dans sa pratique quotidienne, a une mission: celle de la mise en mémoire des événements, des faits qui rythment la vie en société. Ce, en respectant un certain nombre de contraintes et de pratiques professionnelles, sans oublier le contexte spatio-temporel qui l’oblige à travailler dans le temps court parce qu’il doit rendre l’information dans les délais. « Dans ces genres objectivants, on n'a pas le droit de transiger avec les faits. On a le devoir de les respecter tels », a t-il rencheri.

A contrario, le livre journalistique, a-t-il poursuivi,  puise beaucoup plus dans le journalisme narratif comme stratégie rédactionnelle. Le journalisme narratif entretient la relation étroite avec le temps long. Cette écriture est pleine d’exigences avec des pages plus larges et des volumes plus importants. Le journaliste-auteur leur donne une plus grande résonance. Les faits d’actualité, les acteurs des événements publics qui peuvent s'y trouver, les contenus qui ont déjà fait l’objet d’une publication dans un média, les reportages sur un certain nombre d’événements du passé, le moi en tant qu’acteur peuvent garnir entre autres les pages dudit livre.

Selon Bienvenu Boudimbou,  les principales approches pour produire le livre journalistique sont répertoriées dans des genres journalistiques courants, les fondamentaux du métier et les genres majeurs : l’enquête, l’interview, le portrait, le reportage... Le livre journalistique peut être un livre-interview, un livre –témoignage, approche arrêt-image avec la photo éditoriale, une approche biographique, approche anthologique, les free books généralement collés à un événement.

En citant quelques auteurs qui ont déjà publié dans ce genre au Congo tels Mfumu Di-Fua-Di Sassa avec son "Brin d’histoire", Emile Gankama qui a écrit "Les grands faits de la campagne électorale 2009 du candidat Denis Sassou N’Guesso",  Georges Bweillat ou Ghislain Joseph Gabio, qui ont consacré de larges colonnes sur le sport congolais, le football et l'équipe nationale les Diables rouges, Bienvenu Boudimbou a ajouté que pour exceller dans ce genre, il faut avoir la maîtrise de la langue, faire preuve de courage, respecter les faits, résister à la corruption, avoir une formation ou une expérience avérée… 

Les expériences et témoignages des journalistes sur la place infime accordée au livre dans la grille des programmes des différents organes audiovisuels ont suscité des réflexions visant à enrichir ces programmes et leurs contenus par des espaces consacrés au livre. Cela nécessite avant tout  l’implication du journaliste lui-même à aimer le livre et la lecture pour mieux en faire la promotion.

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Bienvenu Boudimbou lors de son exposé /Adiac

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