Livre : Ferréol Gassackys présente et dédicace " Paul Pascal Gassackys mon père- Un être singulier"

Lundi 13 Juin 2022 - 15:30

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Véritable régal, le roman biographique de quatre-vingt-treize pages, édité à l’Harmattan, et parlant d’un être singulier, le père de l’auteur, a été présenté et dédicacé par ce dernier à la librairie Les Manguiers des Dépêches de Brazzaville, le 11 juin.

Ouvrage très émouvant et, surtout, enrichissant, la trame essentielle de "Paul Pascal Gassackys mon père- Un être singulier" est la méritocratie de ce personnage, autodidacte, devenu comptable. Paul Pascal Gassackys, PPG ou Pesquidoux pour les intimes, dont la principale qualité est la compétence, selon l’auteur, est témoigné par nombreux comme un être pugnace, acharné travailleur, séducteur, perfectionniste mais aussi meneur d’hommes. L’auteur, à travers ce roman biographique, relate le parcours d’un combattant qui avait comme objectif principal de réussir, de mener une bonne vie et de servir de référent. Il rend hommage à son géniteur, qui a été un médiateur, un séducteur et surtout un travailleur acharné qui inspire le respect, mais dont il découvre d’autres facettes qui ont forgé sa réputation, vingt-deux ans après son trépas.

Né le 31 décembre 1936, il a tiré sa révérence le 7 mai 2000, donc à la fin du siècle dernier, la fin du millénaire (l’an 2000) marquée par plusieurs signaux qui témoignent de ce qu’il a été né et s’en est allé sous de bons auspices, souligne l’auteur. « Il est enrichissant et digne de rendre ce vibrant hommage que méritent tes cendres et ta mémoire. Cela fait exactement vingt-deux ans que tu nous as quittés. Bien-aimé père, frère, ami, compagnon et confident, ton souvenir ainsi que tes enseignements, ton sens de l’honneur, de la révolte et de la dignité, demeurent gravés, impérissables en nous… Qu’en nous demeurent toujours ces règles que tu tenais tant à nous inculquer », écrit l’auteur.

 Ferréol Gassackys ajoute que tenant compte de la relation qu’il conserve avec son défunt père, il est entièrement en phase avec les écrivains-poètes, entre autres le Sénégalais Birago Diop qui écrit : « Les morts ne sont pas sous la terre : Ils sont dans l’arbre qui frémit, ils sont dans le bois qui gémit, ils sont dans l’eau qui coule, ils sont dans l’eau qui dort, ils sont dans la case, ils sont dans la foule : les morts ne sont pas morts ». Ou encore le Français Charles Péguy, citant Saint Augustin, qui lui rassure encore plus dans son texte poignant, « la mort n’est rien, car j’en conviens », « L’amour ne disparaît jamais. La mort n’est rien … Ce que nous étions les uns pour les autres nous le sommes toujours … Pourquoi serai-je hors de votre pensée simplement parce que je suis hors de votre vue ? … Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l’a toujours été … Le fil n’est pas coupé … »  

Un ouvrage qui met en lumière un rapport conciliant entre le père et son fils

Bien avant l’auteur, Obambet Ngakosso, présentant l’ouvrage, a souligné que sa sortie vingt-deux ans après la mort de Paul Pascal Gassackys devrait pousser plus d’une personne à réfléchir à la place que chacun accorde à son père, à ses géniteurs, dans sa vie. Certains, a-t-il dit, qui ont perdu leur père et ont estimé que le meilleur hommage à rendre était de donner le prénom ou l’un des prénoms du disparu à leur fils ; d’autres ont choisi la voie professionnelle. « … Ce que je retiens dans ce livre, c’est la méritocratie. Partout où cet homme est passé, il a mérité, il a travaillé dur et n’a jamais volé sa classe, n’a pas eu besoin de faire usage de la corruption pour se retrouver à tel ou tel autre endroit. Ce sont ses mérites qui lui ont conduit à une époque où le Congo a très peu d’écoles. Il s’est baladé un peu partout, de Saint-Benoît Boundji, Fort-Rousset (actuel Owando) et ailleurs, grâce à ses mérites », a-t-il expliqué.

Le présentateur a ajouté qu’il y a aussi dans ce livre de l’intimité. « Nous avons affaire à un séducteur et l’auteur en a parlé, ce qui n’est pas évident d’évoquer. Car, il y a des territoires auxquels les enfants ne devraient pas pénétrer, notamment la chambre à coucher des parents et ce qui s’y passe, mais là, l’auteur a dit les choses de façon soft et assez voilée », a-t-il expliqué Il a précisé par la suite que ce livre n’est pas destiné seulement aux adultes, mais aussi aux jeunes lycéens, collégiens, …

Dans sa lecture critique, Rosin Loemba a fait savoir que la singularité chez Ferréol Gassackys, dans son ouvrage "Paul Pascal Gassackys, mon père. Un être sigulier", c’est qu’il s’agit d'une façon structurante de témoigner des valeurs humaines et sociales du père, tant son discours semble s’adresser à ce dernier au-delà de son inexistence physique. Ce qui donne lieu à une biographie de ce dernier, en présentant son parcours élogieux, ses motivations inspirantes, son rapport au monde et aux autres. En définitive, "Paul Pascal Gassackys, mon père. Un être singulier", met en lumière un rapport conciliant entre le père et son fils. Ce témoignage plein de subjectivisme vise une finalité opérationnelle qui est le bon sens humain et social. Il s’agit, d’une part, d’un devoir de reconnaissance et, d’autre part,  de la nécessité  de s’approprier les valeurs constructives dont a fait preuve le personnage décrit. 

 Originaire du Congo-Brazzaville, Ferréol Gassackys est ministre plénipotentiaire des Affaires étrangères. Homme de culture, il a publié plusieurs romans et un recueil de poésie. Son livre "Cadenas", suivi de "L’amitié comme message central dans la littérature",  a reçu le prix du jury, Littérature et nation, saison littéraire du Congo 2022.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

1- Ferréol Gassackys au milieu d'Obambet Ngakosso et Rosin Loemba / Adiac 2 - L'auteur remettant l'ouvrage dédicacé à l’écrivain Pierre Ntsemou / Adiac

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