Photographie : une exposition en mémoire de l’artiste Tâ Mapako

30-09-2022 13:31

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Photographe congolaise chevronnée, Valentina Tchibota Gnali, de son nom d’artiste «Tâ Mapako», a tiré sa révérence il y a trois mois en laissant derrière elle plus de mille photos. Un hommage lui a été rendu le 25 septembre à Pointe-Noire au hameau de Vista, à Mpita, dans l’arrondissement 1 Emery Patrice Lumumba, à travers une exposition intitulée « Elle s’appelle Ta Mapakô».

C’est le 11 juin dernier que Valentina Tchibota Gnali a quitté la terre des hommes à l’âge de 26 ans. Photographe attitrée du Festival international de théâtre et art de la scène «Kimoko», elle a participé à de nombreux événements et réalisé ses œuvres dans des pays d’Afrique et d'ailleurs. Opérateurs culturels, artistes et autres ont répondu présents à l’exposition « Elle s’appelle Tâ Mapako », organisée en sa mémoire par sa famille biologique pour présenter son travail. Constituée d’un échantillon de l’abondante œuvre (soit plus de mille photos) laissée par l’artiste, portant sur divers thèmes (la famille, l’eau, la nature, la forêt, la mode, les mannequins et autres), avec une prédominance de portraits, l’activité a mis en lumière la créativité de la photographe pour son art et pour la diversité des couleurs.

Fille de Valentin Tchibota, ancien administrateur maire de l’arrondissement 2, Mvou-Mvou, et petite fille d’Aimée Mambou Gnali, écrivaine et ancienne ministre de la Culture et des Arts du Congo, dont elle a hérité de la fibre culturelle et artistique, Tâ Mapako s’est découverte une passion pour la photographie en 2015 en France, où elle est allée poursuivre ses études supérieures en droit, après l’obtention de son baccalauréat au Congo. Optant pour une réorientation en arts appliqués, elle décide de suivre des études en photographie pour vivre de sa passion.

Son art, c'était un outil pour l’activisme, pour lutter contre les stéréotypes comme elle l’expliquait dans une interview réalisée en 2020. «J’utilise la photographie pour mettre en lumière les minorités et les intersectionnalités (personnes subissant simultanément plusieurs formes de stratification, domination ou de discrimination dans une société) invisibilisées. L’idée principale est de se battre contre des stéréotypes, les oppressions et les inégalités liées à certaines intersectionnalités en utilisant la représentativité comme outil d’empowerment pour ces personnes. Mon art est de provoquer un changement dans le point de vue du spectateur parce qu’en représentant le modèle de façon positive, puissante et flamboyante, je viens lutter contre les stéréotypes liés à leur intersectionnalité», déclarait-elle dans cette interview.

Joie et peine se sont mêlées au cours de l’exposition, en particulier lors des témoignages des artistes, de ses modèles et autres personnes l’ayant côtoyée ou travaillé avec elle sans oublier les proches et membres de sa famille. Reconnue comme une personne attentionnée, aimant la nature, le travail bien fait et disposée à aider et à transmettre son savoir, Tâ Mapako a su conquérir les cœurs par ses qualités et son talent. L’artiste savait répandre et communiquer l’amour dans sa façon d’être et de faire. Elle savait donner de la valeur aux autres et voir ce qu’il y a de positive en chacun. Ayant une préférence pour la photographie portraitiste, elle avait l’art d’embellir tous ceux qu’elle photographiait.

Valentina Tchibota Gnali, qui était à la fin de son cursus d’études supérieures en photographie professionnelle à City Varsyty, à Cape town, n’a pas pu réaliser ses nombreux projets dont celui d’ouvrir une école des médias à Pointe-Noire, sa ville natale. Elle aurait eu ses 27 ans le 25 septembre dernier, jour de l'exposition organisée en sa mémoire.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

1- l’artiste Tâ Mapako 2-L'exposition en mémoire de la photographe 3- Une vue de l'exposition 4-La salle

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