Une région, un mouvement : une pièce de danse pour rapprocher les Congolais et les Angolais

Baptisé Une région, un mouvement, le projet de danse initié par le chorégraphe Fabrice Bwabulamutima a l’ambition de réunir sur scène pour la première fois des artistes danseurs congolais et angolais. Dans une large mesure, il est conçu dans le cadre du raffermissement des liens au sein de la région de la Sadc. Mais dans la pensée de l’artiste congolais avant d’en arriver là, il y a un préalable qu’il traduit de la sorte : « Nous allons faire un pas de danse qui nous rapproche davantage, une manière de faire renaître le Royaume Kongo, le Kongo dia ntotila sur le plan culturel ».

Fabrice Bwabulamutima décrit ainsi une vision dont il désire partager l’essence : « Je voudrais aussi, à travers ce projet  rétablir le partenariat culturel entre l’Angola et la RDC qu’importe ce qui se passe sur le plan politique, économique et autre. Car, la longue frontière que nous partageons et les tribus qui portent les mêmes noms des deux côtés, jamais il n’a existé pareil projet culturel qui les rassemble. C’est ce qu’a à cœur Kongo drama company ». Une région, un mouvement nous a-t-il dit a bénéficié en premier de l’appui de la coopération suisse Prohelvetia à partir de Johannesburg. Ce qui, soutient-il permettra de réaliser une première résidence de trois semaines de deux danseurs de Kinshasa en Angola. Et d’ajouter que les contacts avec l’Alliance française de Luanda, le Centre Wallonie-Bruxelles et l’Institut français de Kinshasa devraient suffire à mener à bien la suite du projet en RDC. Signalant ici qu’il est prévu la venue d’artistes angolais dont il fera la sélection en vue d’une résidence dans notre ville. De nous expliquer alors par la suite : « J’assure la direction du spectacle dont la sortie est envisagée à Kinshasa. Il sera donc d’abord joué en RDC avant sa présentation en Angola ».

Un métissage musical

En ce qui concerne le déroulement de la création l’artiste nous a confié qu’Une région, un mouvement l’a porté à mener des recherches à différents niveaux. Aussi, sur le plan musical, a-t-il expliqué : « Nous travaillons avec le guitariste Kojak Kossakamwe. Ce grand artiste s’attèle déjà à acquérir une connaissance plus approfondie des musiques angolaises. Et, de retour de la résidence en Angola avec le concours des artistes de là, nous envisageons de rapporter des supports susceptibles de l’aider à mieux s’en imprégner. Nous réaliserons un métissage des musiques des deux peuples, Congolais et Angolais de façon fouillée ». À propos du procédé, Fabrice a dit : « Nous allons en fait partir de la déconstruction pour construire un spectacle inventif, une création qui soit vraiment originale. Le but c’est de parvenir à un tout qui puisse parler à la fois aux Congolais et aux Angolais. Une création qui soit l’expression de la symbiose de nos cultures ou mieux, de notre culture ».

Sur le plan de la chorégraphie, Fabrice Bwabulamutima dit compter sur l’appui d’Ana Clara Marques. Les contacts menés jusqu’ici qu’il espère fructueux vont dans le sens d’intégrer à son travail cette personnalité importante à ses yeux dont il fait savoir qu’elle a le mérité d’être la première femme à avoir créé une structure de danse contemporaine en Afrique. Il entend ainsi mettre à profit l’expertise de la chorégraphe angolaise pour la codirection de la création à venir. Et de nous confier ses attentes à ce sujet : « Je veux que ce projet aille loin. J’espère que pour la première fois elle pourra faire le déplacement de l’Angola à Kinshasa ».

« L’idéal, à propos du calendrier d’Une région, un mouvement, c’est qu’à notre retour de l’Angola, les choses soient assez avancées. Nous aimerions que le spectacle soit fin prêt pour une première présentation à la fin du premier trimestre 2015 », nous a dit Fabrice Bwabulamutima.