Matinée philosophique : Irina Bokova réaffirme l’importance de la pensée critique

A l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la philosophie, la directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), Irina Bokova, a lancé l’invite à repenser les conditions de l’inclusion et de la durabilité dans des sociétés plus diversifiées, plus interconnectées entre elles et avec leur environnement.

La directrice générale de l’Unesco a rappelé que la Journée mondiale de la philosophie est l’occasion de réaffirmer l’importance de la pensée critique pour appréhender les transformations des sociétés contemporaines. Car, pense-t-elle, le changement pousse les hommes à inventer de nouvelles façons de vivre ensemble et de construire des sociétés plus justes. Il peut aussi saper la confiance, faire naître des tensions. Dans ce contexte, la philosophie est une alliée précieuse, qui repose sur le raisonnement réflexif et la pratique du dialogue par lequel on s’ouvre à la diversité des opinions et des perspectives. Cet exercice de décentrement est essentiel dans un monde de diversité. C’est à la fois le fondement de la tolérance et de la paix, et une méthode pour libérer l’énergie créative qui porte les sociétés vers l’avant, dans le respect des droits humains.

Aussi, à l’occasion de cette journée, l’Unesco a lancé officiellement le nouveau Manuel de philosophie : une perspective Sud-Sud, réalisé par le professeur Paulo Freire avec le soutien du Programme international du roi Abdullah Bin Abdulaziz d’Arabie Saoudite pour la culture de la paix et le dialogue. Car, il n’y a pas de véritable philosophie sans dialogue et, dans un monde globalisé, ce dialogue doit embrasser la diversité des sagesses qui ont influencé les peuples dans l’histoire et qui ne sont pas toujours suffisamment présentes ou documentées dans les manuels classiques. C’est ce véritable pluralisme intellectuel et philosophique qui permettra de dégager les perspectives meilleures pour le futur.

Notons qu’à Brazzaville, un échange a eu lieu au Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza entre enseignants, étudiants et élèves sur les sous-thèmes : Apprendre à vivre ensemble, par le professeur Grégoire Léfouoba ; et Transformations sociales, par Fulgence Miatourila. Alors que Joly Goma, a lu le mot du président de la Sophia Congo, Camille Bongo empêché. Dans ce message, le président du Sophia, pense qu’il n’y a pas d’Unesco sans philosophie, car l’Unesco a toujours entretenue des liens étroits avec la philosophie, mais pas la philosophie spéculative ou intuitive, mais un questionnement  critique qui permet de donner un sens à la vie et à l’action dans le contexte internationale.

« L’Unesco est née d’une interrogation sur les conditions de possibilité de faire venir dans le monde, d’une manière durable la paix et la sécurité. Elle est donc une réponse institutionnelle à une question philosophique ; celle que posait Emmanuel Kant. Et aussi bien, peut-on dire elle, est elle-même une institution philosophique, puisqu’elle se propose de contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion que la Charte des Nations unies reconnait à tous les peuples… »

Impulser la philosophie

En proclamant la Journée mondiale de la philosophie en 2005, la Conférence générale de l’Unesco a accentué l'importance de cette discipline, surtout pour les jeunes, et a souligné que la philosophie est une discipline qui encourage la pensée critique et indépendante, à même d’œuvrer pour une meilleure compréhension du monde et de promouvoir la tolérance et la paix.

En effet, la Conférence générale était persuadée que l’institutionnalisation de la Journée de la philosophie à l’Unesco en une Journée mondiale de la philosophie donnerait une reconnaissance et une impulsion forte en faveur de la philosophie, et en particulier en faveur de l’enseignement de la philosophie dans le monde. Et depuis lors, l’Unesco mène la Journée mondiale de la philosophie, mais ne la possède pas. Car, cette Journée appartient à tous ceux qui apprécient la philosophie. Par ailleurs, dans ce monde aux multiples fractures, la philosophie joue un rôle irremplaçable pour penser et agir dans le sens de la dignité humaine et de l’harmonie. La philosophie rappelle à tous que les ressources de l’esprit sont les seules vraies ressources renouvelables à notre disposition.