Retro culture et art 2014Samedi 3 Janvier 2015 - 15:31 2014 a été marquée par de nombreuses rencontres culturelles et artistiques. Brazzaville et Pointe Noire, deux grand-centres urbains du pays, ont été le théâtre de grand-moments de partage ayant contribué au rayonnement de la vie culturelle congolaise. Tour d’horizon non exhaustif des évènements culturels qui ont attiré notre attention au cours de l’année écoulée. L’an dernier, nos deux capitales ont vécu tour à tour, chacune à sa façon de nombreuses rencontres culturelles et artistique organisées par des passionnés et autres mécènes de la culture désireux de faire de nos capitales des espaces privilégiés de rencontres entre artistes et publics. En effet, de janvier à décembre, les concerts musicaux privé et public ont été légions. Banderoles et affiches parsemés dans les grandes ou petites artères témoignaient de cette dynamique au cœur de laquelle la jeunesse a été fortement convoquée. Sur ce plan purement musical, on a vu passé ici et là de prestigieux artistes du continent très souvent à l’initiative des opérateurs de téléphonie mobile dans le cadre de leur opération de marketing. Les opérateurs culturels désireux d’inviter de grosses pointures de la musique africaine anglophone ou francophone sont souvent confrontés aux problématiques de financement, épineuse question qui empiète sur le développement de l’industrie culturelle et artistique congolaise. En ce qui concerne le cinéma, 2014 a vu débarquer dans l’univers de l’évènementiel une nouvelle pépite dédiée uniquement aux films des réalisatrices africaines sous l’égide de Claudia Haïdara Yoka. Tazama du nom du festival avait réuni à Brazzaville en janvier de nombreuses personnalités du monde du cinéma africain avec comme objectif, participer à la relance du cinéma congolais, tout en œuvrant dans la lutte contre le cancer. En revanche, la littérature n’a pas été absente cette année. En mars, comme à l’accoutumée le monde littéraire du Bassin du Congo a répondu à l’invitation du Stand livres et auteurs du même nom au Salon du livre de Paris. Au mois de juin, une sélection de poètes de chez-nous s’illustre au marché de la poésie en France à l’initiative des organisateurs du Stand livres et auteurs du Bassin du Congo. Alima Madina, Jean Blaise Bilombo, Omer Massoumou ou Gabriel Okoundji comptaient parmi les participants. Ensuite, le mois d’octobre a accueilli l’édition 2014 de la Biennale culturelle des Arts et des lettres (Biecal), impulsé par Jean Luc Aka Evy avec le soutien du Ministère de la Culture et des arts. Et en décembre, Brazzaville a vécu la première édition de son salon du livre sous le haut patronage du maire de la ville de Brazzaville, Hugues Ngouelondélé. Côté musique, parmi les évènements marquant de l'année écoulée, on retiendra sans doute le festival Nsangu Ndji Ndji organisé à Pointe-Noire en juin par Pierre Claver Mabiala, résolument déterminé à boxer toute situation voulant mettre en péril son évènement. Situation souvent liée aux difficultés d’accès au financement et au manque d’accompagnement. Seul, mais déterminé dans son engagement, ce fou de la chose culturelle et artistique est l’un des rares du pays à être entièrement dévoué au développement de l’industrie culturelle congolaise. En témoigne son implication au sein d’Artérial Network, une plate-forme artistique africaine visant à soutenir la croissance, l’efficacité des arts et de la culture africaine ainsi qu’à améliorer la pérennité des industries créatrices en Afrique. En juin, la programmation du festival Nsangu Ndji Ndji, célébrait les dix ans d’existence de l’évènement. On y a vu des artistes tels qu'Ismael’O, Gassandji, Santrick, Fredy Massamba et d’autres artistes locaux. Août 2014 a été la période de l’affirmation et de la consécration du festival populaire des musiques traditionnelles africaines Feux de Brazza, organisé par l’impétueux Hugues Ondaye. Cette cinquième édition a réuni plusieurs intellectuels et spécialistes des musiques africaines autour d’un colloque de haut niveau sur les instruments traditionnels africains. Le succès fut présent au rendez-vous. Et la fréquentation record estimée à neuf mille personnes par jour a établi cet évènement dans une dimension plus importante de manifestation incontournable du calendrier culturel africain. L’art contemporain a été servi notamment avec la révélation du collectif « Art Kintuadi », constitué de jeunes passionnés dont la démarche artistique apporte un nouveau souffle à cet univers. Les rencontres de l’Art contemporain organisé en septembre par Bill Kouélany a également été une belle trouvaille du genre. Cependant, sa faiblesse réside en ce qu’elle reste un évènement fermé, car organisé comme un laboratoire de création pour les artistes. Un parti pris des organisateurs qui mérite d’être redessiné et évolué au-delà de l’exposition finale. La mode quant à elle s’est très peu illustrée. Cela dénote de la faiblesse du secteur dans le pays. Quelques défilés ont été organisés entre amateurisme et professionnalisme. Néanmoins, la fin de l’année a été le témoin d’une nouvelle dynamique de jeunes créateurs congolais désireux de proposer des collections vendables et portables entre chic et glamour, à la suite de leur aîné Hippolyte Diayoka. Brazza festival porté par Antonella Goma a offert un tremplin exigeant à Gaïna Ossié, Corine Bill et Djibril Kachidi et aux incroyables Jumelles de Brazza, deux jeunes stylistes à suivre de près. En définitive, l’année 2014 a été celle de tous les désirs culturels et artistiques. Les différents rendez-vous organisés ont affirmé la vitalité de l’attrait pour la culture et l’art du Congo. Cependant, quelques points d’ombre mérite d’être corrigés pour la perspective de la nouvelle année 2015. Meryll Mezath |