Journée internationale de la femme : gigantesque marche des femmes à Ouesso pour autonomisation

Lundi 9 Mars 2015 - 18:45

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La ville de Ouesso, chef-lieu du département de la Sangha, a abrité le 8 mars, les festivités nationales sur la Journée internationale de la femme sur le thème de « L’autonomisation des femmes et du développement en vue de la réalisation de l’agenda 2063 de l’Afrique. » 

Comme à Sibiti l’an dernier, et dans les autres départements du pays, la traditionnelle marche citoyenne a été également conduite par l’épouse du chef de l’État, Antoinette Sassou N’Guesso, marraine des municipalisations accélérées. Le défilé est parti de l’école Kwame Nkrumah à la Place rouge. Environ un kilomètre. Affrontant un soleil bien au rendez-vous, la Première dame du Congo a marché aux côtés de la ministre de la Promotion de la femme, Catherine Embondza Lipiti, et de nombreuses autres femmes issues des milieux politiques et administratifs.

Derrières elles, des milliers de femmes venues des six districts de la Sangha : Mokéko, Ngbala, Sembé, Souanké, Pikounda et Ouesso et Pokola, l'une des rares communautés urbaines qui ne compte pas comme chef-lieu de district. Toutes ont défilé au rythme de la fanfare sous l’œil admirateur de l’épouse du chef de l’État qui avait, au terme de la marche, à la tribune d’honneur. Comme la fête rime avec habillement, la tenue vestimentaire des dames n’a pas manqué de susciter l’admiration.

« Faire davantage pour accélérer le progrès partout »

Au plan international,  la Journée internationale de la femme a eu pour thème : « Autonomisation des femmes, autonomisation de l’humanité : imaginez ! ». À cette occasion, le secrétaire général de l’ONU a publié un message qui a été rendu par le coordonnateur par intérim des agences du système des Nations unies, Kamara Giye Aloys. Si le chemin à parcourir pour accéder à une égalité pleine et entière reste long, le patron de l’ONU, Ban Ki-moon, pense que l’objectif principal est de mettre un terme aux violences sexuelles. Il estime qu’il faut ériger clairement contre toute attaque visant les droits fondamentaux des femmes.

Revenant sur le thème de cette année qui parle de l’autonomisation des femmes, la ministre Catherine Embondza Lipiti a déclaré que « Nos pays ne bénéficieront d’une autonomisation des femmes, d’une égalité des sexes et du respect de leurs droits que si nous conjuguons nos efforts à tous les niveaux ». En outre, elle a invité la population de la Sangha à s’impliquer pleinement dans le processus de la municipalisation accélérée afin de soutenir les actions du président de la République, et à promouvoir la culture des coopératives, des groupements, des microprojets, et cultiver l’esprit d’entreprenariat féminin afin de devenir des véritables actrices du développement.

Antoinette Sassou N’Guesso a, pour sa part, exhorté les Congolais à bannir toutes formes de violence, de discrimination et d’injustice dont sont victimes les femmes, afin de promouvoir l’égalité en droit entre l’homme et la femme. Elle a souligné combien l’égalité de genre, l’autonomisation des femmes, la pleine jouissance de leurs droits humains et l’éradication de la pauvreté sont essentiels pour assurer la croissance économique, la stabilité et la sécurité d’un pays. «Investir dans l’autonomie économique des femmes est la voie la plus sûre vers l’égalité des sexes, l’éradication de la pauvreté et une croissance inclusive», a-t-elle martelé.

Antoinette Sassou N’Guesso a aussi insisté sur le dialogue et la paix. Les Congolais, a-t-elle dit doivent collectivement, sans considération aucune, discuter des nouvelles perspectives de la construction et de la sécurité collective en ayant une vision en matière de la paix et de la sécurité, afin « de bâtir en paix le Congo, dirigé par ses citoyens qui constituent une force dynamique sur la scène mondiale ».

Le prix de la meilleure élève de la Sangha

La marraine de la municipalisation accélérée a eu à son programme, la réalisation du « Fonds Ngouli » pour l’appui à l’entrepreneuriat féminin avant de lancer le prix de la meilleure élève de la Sangha. Démarré en 2014 à Sibiti, le projet d’appui vise à promouvoir l’excellence à travers l’émulation. C’est un mécanisme de financement qui vise à soutenir les initiatives féminines. Il a été dénommé, Fonds Ngouli pour rendre hommage à toutes les mères congolaises qui font preuve d’héroïsme pour l’éducation de leurs enfants et le soutien de leurs familles. Le prix de la meilleure lycéenne du département de la Sangha, il sera remis au mois d’août prochain lors de la célébration du 55ème anniversaire de l’indépendance du Congo.

À Ouesso, lors de la visite par Antoinette Sassou N’Guesso de la foire sur l’entrepreneuriat féminin, organisée dans le sillage de la Journée internationale de la femme, la directrice de cabinet de l’épouse du chef de l’État, Blandine Malila, qui pilote ce projet, a présenté au public les premières bénéficiaires dudit fonds. Elles ont été sélectionnées selon des critères définis par des experts comptables qui jouent le rôle de guide dans cette démarche.

 

Une exposition vente des produits confectionnés par les femmes

Plus d’une cinquantaine d’exposantes originaires des six districts du département ont occupé des stands de l’exposition vente qui se tenait à la Place rouge, sous la houlette du ministère de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement. Plusieurs produits vivriers (manioc, banane plantin, foufou, saka-saka, légume, etc.) ont été exposés. Sur d’autres stands, les visiteurs qui ont été émerveillés par la diversité des produits exposés, pouvaient aussi admirer les articles confectionnés par les femmes, tels que des paniers en liane et en tissus.

Don aux sœurs de la charité, aux personnes âgées et aux autochtones

La Première dame du Congo, accompagnée des membres de la Fondation Congo Assistance qu’elle dirige, ont distribué des vivres et des produits de première nécessité à la congrégation des sœurs de la charité, aux personnes du troisième âge, au peuple autochtone, et aux personnes vulnérables à l’église évangélique du Congo, pour leur permettre de profiter de ces festivités.

Au total, trois cents bénéficiaires dont l’âge varie entre soixante ans et plus. Deux cents viennent de la commune de Ouesso et cent autres en provenance de deux communautés urbaines (Pokola et Mokéko). Très sensible à cette action noble, l’épouse du chef de l’État leur a remis des kits alimentaires (riz, savon, sucre, huile, lait etc.), sans oublier des pagnes et des chemises pour les encourager à poursuivre cet élan de solidarité et d’humanisme à l’endroit de ces personnes fragiles.

Les sœurs de la charité sont implantées à Ouesso depuis 1991. Elles se sont investies dans les activités caritatives, en venant en aide aux populations vulnérables, souvent en détresse, à savoir les personnes de troisième âge et les enfants abandonnés, la prise en charge médicale et sociale, la réinsertion socioprofessionnelle des personnes, etc. La congrégation des sœurs de la charité est une structure d’accueil des personnes vulnérables. Elle est une idée de mère Theresa d’origine albanaise, en 1950, en Inde dont la mission principale est de s’occuper des plus démunis, notamment les pauvres, les enfants malnutries, les personnes de troisième âge abandonnées.

Actuellement la communauté de Ouesso compte trois sœurs indiennes, deux sœurs kényanes et une sœur nigériane. Une deuxième congrégation est implantée à Bifouiti à Brazzaville. « Les prestations des sœurs de la charité se font au-delà des barrières des classes, de culture et de nationalité », a commenté le directeur départemental des affaires sociales, Pierre Bahamboula.

Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

1-la marche des femmes 2-Antoinette Sassou N'Guesso distribuant des dons 3-Exposition vente 4-Une vue des élèves, candidates au prix