Centrafrique : le forum de Bangui attendu le 27 avril prochainJeudi 2 Avril 2015 - 12:00 L’annonce a été faite mercredi 1er avril par la commission préparatoire. Ce grand rendez-vous de paix et de réconciliation est censé réunir toutes les parties impliquées dans la crise centrafricaine, mais la participation des anciens présidents François Bozize et Michel Djotodia, n’est pas encore confirmée. D’après le porte-parole de la commission préparatoire du forum de paix de Bangui, Raymond Adouma, les discussions se tiendront du 27 avril au 2 mai prochain dans la capitale centrafricaine. Ce forum intervient deux mois après la tenue des consultations populaires à Bangui et à l’intérieur du pays notamment dans les seize préfectures que compte la République. Lors de ces consultations, les Centrafricains de toutes les couches socio-professionnelles ont exprimé leurs préoccupations et suggéré des solutions en vue de la sortie de crise. Entre autres : la cohésion sociale, la paix et le pardon, la lutte contre l’impunité, la sécurité, la relance économique. Pour Raymond Adouma, le message du peuple centrafricain est clair : « il n’y aura pas d’amnistie », les responsables des graves crimes seront poursuivis. Le porte-parole de la commission préparatoire du Forum a confirmé par ailleurs la participation des représentants de tous les groupes armés, Anti-bala et séléka. Quant à la participation des deux ex-chefs d’États centrafricains, Bozize et Djotodia, elle reste hypothétique. Les autorités de la transition ne se sont pas encore clairement exprimées sur le sujet. Pourtant les deux hommes politiques qui se sont rencontrés à Nairobi entre décembre 2014 et janvier 2015, ont affiché leur intention de participer au dialogue de Bangui. Cependant, des leaders politiques et militants de la société ont dénoncé le risque sécuritaire que leur présence dans capitale pourrait engendrer. « François Bozizé et Michel Djotodia présents au forum de Bangui, signifierait que nous avons décidé une fois de plus de consacrer l’impunité dans ce pays. Pour nous, il n’est plus possible de tolérer et d’encourager l’impunité », avait protesté le premier vice-président du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC), Joachin Rainaldy Sioké, qui assure la présidence tournante de l’Alliance des forces démocratiques pour la transition (AFDT), cité par le Réseau des journalistes pour les droits de l’homme (RJDH). Même crédo du côté du leader du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé. Dans un entretien avec Jeune Afrique en janvier dernier, le président du MLPC s'est dit opposé à la participation des anciens présidents car, selon lui, « lorsqu’on a du sang sur les mains, il faut en rendre compte. Le dialogue n’est pas un prétexte pour consacrer l’impunité ». Fiacre Kombo |