Burundi: forte tension entre le camp gouvernemental et l’opposition à la veille de la présidentielle

Lundi 20 Juillet 2015 - 16:45

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Nonobstant les contestations d’une partie des Burundais, de la classe politique et de la communauté internationale, le parti au pouvoir a maintenu la date de l’élection présidentielle fixée pour ce 21 juillet.

En effet quelque 3,8 millions de Burundais élisent mardi leur président lors d’un scrutin dénoncé par l’opposition et la société civile qui jugent contraire à la Constitution  un troisième mandat pour le président Pierre Nkurunziza, dont la candidature a plongé le pays dans une crise politique qui dure depuis le mois d’avril avec à la clé, plus de 80 morts.

En face de lui, son principal opposant, Agathon Rwasa, mais aussi trois autres candidats : Jean Minani, président du parti Frodebu-Nanyuki (opposition), et les deux anciens chefs de l’Etat Domitien Ndayizeye et Sylvestre Ntibantunganya.

Manifestations interdites et réprimées, parfois à balles réelles, médias privés réduits au silence, journalistes et opposants cachés ou en exil, atmosphère de peur et d’intimidation généralisée, créé  notamment par les Imbonerakure, les jeunes du parti CNDD-FDD au pouvoir, qualifiés de « milice » par l’ONU : le climat actuel rend impossible un scrutin crédible, estime la communauté internationale.

Mais malgré cette ambiance délétère, un isolement croissant et des menaces de nombreux bailleurs dont l’Union européenne, principal partenaire du pays, les autorités burundaises refusent de reporter à nouveau le scrutin, déjà repoussé à deux reprises, arguant le risque de vide institutionnel à l’expiration du mandat du président Pierre Nkurunziza le 26 août.

« Nous préférons une crise budgétaire à une crise institutionnelle et sécuritaire », a expliqué Willy Nyamitwe, principal conseiller en communication du président burundais.

Alors que les deux parties campent sur leurs positions, les observateurs s’inquiètent de voir la crise déboucher sur des violences à grande échelle.

En fin mai, l’International Crisis Group avait averti que, « tous les éléments d’un conflit ouvert sont en place au Burundi ».

Le déploiement des experts militaires de l’Union Africaine (UA) au Burundi devrait être accéléré pour mettre fin à l’état d’insécurité, dans lequel baigne le Burundi depuis plus de deux mois, a déclaré le président du Front pour la démocratie au Burundi, Jean Minani.

Le sommet de la Communauté est-africaine (EAC) du 31 mai et celui de l’Union Africaine (UA) du 13 juin avaient recommandé le déploiement des experts militaires et de droits de l’homme de l’UA au Burundi, pour aider à identifier et à désarmer tous les groupes armés.

Yvette Reine Nzaba

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