Interview : Nolda Di. Massamba : « Tshibawu met en lumière le traitement infligé à la femme souvent de façon arbitraire »Mardi 4 Août 2015 - 19:30 Comptée parmi les personnages principaux du court métrage Tshibawu plébiscité meilleure réalisation à la seconde édition du Festival international du cinéma de Kinshasa, Nolda Di. Massamba s’est confiée aux Dépêches de Brazzaville à la suite de la remise des prix le dimanche 26 juillet à la Place de l’échangeur. Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Que représente pour vous le prix décerné à Tshibawu ? Nolda Di. Massamba (NDM) : Il représente beaucoup. J’étais très contente qu’il ait reçu ce prix car le sujet du film qui a trait à la condition de la femme représente beaucoup pour le réalisateur Patrick Kuba et moi. Nous savons les viols dont sont victimes les femmes dans l’Est de notre pays et c’était un moyen d’évoquer cette réalité des violences faites à la gent féminine. LDB : Est-ce le premier film dans lequel vous jouez depuis votre retour au pays ? ND. M : Non, c’est le second. Le premier dans lequel j’ai joué c’était Lopango de Phil Kennah. LDB : Etait-il facile de jouer le personnage de la femme qui vous revient dans Tshibawu ? ND. M : C’était très difficile. Il y a deux vues présentées dans le film. La première c’est celle où la femme a l’air coupable. Et dans la deuxième, intervient celle où l’on montre les faits tels quels, ceux qui ont fait croire en sa culpabilité. Tshibawu est un principe ancestral des Baluba qui fait de la femme infidèle un porte malheur. Et donc, elle est maltraitée et déconsidérée car elle est tenue pour une porte ouverte à la malédiction qui peut occasionner la mort du mari, ou tout le moins attirer de sérieux désagréments dans le foyer. Parfois, les femmes sont accusées à tort. Il n’y a pas de procès qui tienne. Attrapée ou soupçonnée, peu importe, c’est l’interprétation des faits qui compte, la femme est tout de suite accusée sans autre forme de procès. Sans aucune preuve, elle peut se retrouver dans une situation difficile et dépourvue de tout moyen de défense car la parole ne lui est pas accordée. Accusée à tort, elle ne jouit d’aucun moyen de défense et donc Tshibawu voulait mettre en lumière ce traitement infligé à la femme bien des fois de manière tout à fait arbitraire.
Propos recueillis par Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo : Nolda Di. Massamba brandissant le prix de la meilleure réalisation Notification:Non |