Disparition : Mama Koko, la mère Teresa du Congo, à jamais gravée dans les cœursJeudi 10 Septembre 2015 - 17:57 Adoptée par une bonne frange de la population kinoise qui l’avait affectueusement rebaptisée Mama Koko en raison de son grand âge et de son incroyable dévouement à l’égard des enfants démunis, en quittant ce bas-monde, le 7 septembre, le Dr Laura Perna rend orpheline la réputée Pédiatrie de Kimbondo « Terre des anges » qu’elle fondait en 1989, voilà vingt-six bonnes années, avec le padre Hugo Rios Diaz. En hommage à cette âme charitable qui a voué les dernières années de sa vie à apporter soins et réconfort aux orphelins et autres enfants démunis, l’ambassade d’Italie a ouvert un registre de condoléances la matinée du 10 septembre. Au moment où toute personne ayant connu la défunte pouvait y exprimer en quelques lignes ses sentiments et y adresser ses témoignages de sympathie, l’attachée consulaire Rita Mwarabu Vendone a en quelques mots livré sa biographie succincte aux Dépêches de Brazzaville. « La doctoresa Perna était un médecin italien qui avait un assez imposant curriculum vitae. Figurez- vous qu’elle était même spécialisée en médecine nucléaire. Elle a passé toute sa vie à apporter des soins à l’hôpital mais son rêve a toujours été d’être missionnaire. Elle n’a pu le réaliser que quand elle a pris sa retraite. Elle est venue ici au Congo avec ses économies et l’argent de sa pension. C’est ainsi qu’elle a fondée la pédiatrie de Kimbondo prévue au départ pour accueillir trois cents enfants », a-t-elle expliqué non sans émotion. La pédiatrie de Kimbondo est à ce jour, nous a confié l’attachée consulaire de l’ambassade d’Italie, une structure d’accueil fiable qui fait bon accueil aux enfants les plus défavorisés. Et Rita Mwarabu Vendone d’ajouter : « Les enfants handicapés physiques ou nés avec des malformations cardiaques. Tous ceux qui sont rejetés par leurs familles qui n’ont pas les moyens de leur offrir des soins spécialisés ». Au fil des ans, face aux réalités rencontrées, la pédiatrie de Kimbondo a gagné en importance ainsi que le relève Rita Mwarabu Vendone : « C’est de la sorte que cet hôpital s’est de plus en plus étendu et a commencé à bénéficier de financements extérieurs. Aujourd’hui, il abrite certes huit cents enfants mais il s’occupe de beaucoup plus. En effet, grâce à des accords avec des médecins en Italie, les opérations de certains enfants qui ont des malformations cardiaques ou de la tête sont pris en charge. Plusieurs ont pu être sauvés à la faveur de ces interventions ». À l’attachée consulaire de nous confier aussi que « le Dr Laura Perna est morte âgée de nonante cinq ans (95 ans ) ». Et, son dévouement poussé à l’extrême, en dépit de la vieillesse, nous a-t-elle dit : « Elle a toujours elle–même géré les dossiers cliniques des enfants jusqu’au moment où elle ne savait plus marcher, elle continuait de le faire à partir de son lit. Puis, à la fin ce n’était plus possible parce que l’âge ne le lui permettait plus », a-t-elle dit. Dès lors, a-t-elle fait savoir, « elle a été substituée ». Et de renchérir : « Aujourd’hui, l’œuvre continue grâce au père Hugo Rios Diaz, un missionnaire de la Consolata. Il est médecin pédiatre et a pratiquement remplacé Laura Perna que tout le monde appelait Mama Koko ». En conclusion de son propos, Rita Mwarabu Vendone a tenu à nous préciser avec des larmes dans : « C’était la plus ancienne de notre communauté italienne mais surtout une très adorable personne qui nous manque ». Par ailleurs, un des amis de la regrettée disparue a renchéri de la sorte : « Elle nous a donné une leçon à vie sur l’amour du prochain et l’humilité. C’est un héritage indéniable qui fait qu’elle restera à jamais gravée dans les cœurs ». Quant au programme des funérailles, il prévoit la levée de corps de la morgue de l’hôpital Monkole ce vendredi pour l’Église Mater Dei, lieu choisi pour l’exposition de la dépouille mortelle. Dans l’itinéraire est inscrit un passage à la Terre des anges, la Pédiatrie de Kimbondo où Laura Perna a rendu l’âme. Pour ce qui est de la veillée mortuaire, Rita Mwarabu Vendone précise ici qu’elle se fera en « toute simplicité » la nuit de vendredi à samedi. Et d’ajouter : « Une messe sera dite le matin, suivie de l’inhumation au cimetière de la pédiatrie en toute simplicité comme elle a vécu ».
Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : Mama Koko tenant dans ses bras un de ses protégés
Photo 2 : L’attachée consulaire Rita Mwarabu Vendone, un ami de la disparue et un policier de l’Ambassade de l’Italie
Photo 3 : La journaliste Nioni Masela écrivant dans le registre des condoléances à l’Ambassade d’Italie
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