Édition : « Fantasmons ensemble un instant dans un snoprac », le dernier ouvrage de Benoît Moundélé-Ngollo, présenté en France

Après avoir rendu hommage à Léopold Pindy-Mamonsono, décédé le 8 octobre à Brazzaville, l’écrivain Gaston Kelman, en fin modérateur, s’est chargé de présenter l’œuvre avant la séance de questions/réponses à laquelle s’est prêté l’auteur devant un public cosmopolite d’hommes de lettres, de politiciens, d’amis ou de simples curieux venus nombreux pour découvrir l’auteur et son œuvre.

Difficile tâche pour l’écrivain que de se positionner sur la spirale de la traque des antivaleurs englobant l’ambivalence déséquilibrante de la bi-appartenance : humain pécheur/humain moralisateur. Le choix de l’humain écrivain moralisateur lui garantirait-il les privilèges de l’homme juste ?

Les interrogations ont été nombreuses sur le style d’écriture « snoprac » annoncé dans le titre même, « style qui n’obéit pas aux recommandations académiques classiques », et évoque celui des Écritures saintes. Roman, essai, recueil de nouvelles, psaumes, prophéties ou évocations autobiographiques ? Et d’insister en s’interrogeant sur les valeurs et la moralisation inhérente aux propos abordés.

Dans cette septième livraison, Benoît Moundélé-Ngollo, écrivain paradoxal, courageux, considère le concept de morale comme relevant du commun des mortels, à la fois témoin de son temps, fils de l’espace qui l’a vu naître et membre de la communauté francophone. Belle ambiguïté lexicale réaffirmée lors de ses deux prestations en France à la rencontre du lectorat de l’Hexagone.

Depuis son entrée en littérature, en 1996, avec Piments sucrés sous les tropiques, aux Éditions Encre noire, Benoît Moundélé-Ngollo distille les métaphores à la manière du grand sage du village. De cette posture littéraire, mêlant une fine observation de la société et un refus d’enfermement dans un style littéraire académique, découlent des polémiques sur la trajectoire de l’auteur et sur les allusions aux personnages victimes de saillies provocatrices.

Dans Fantasmons ensemble un instant dans un snoprac, Benoît Moundélé-Ngollo semble avoir mis en lumière tous ses secrets mais le mystère demeure entier pour le lecteur.