Soudan du Sud : le gouvernement et la rébellion concluent un accord préliminaire de partage du pouvoir

Jeudi 26 Juillet 2018 - 16:30

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Après la signature du texte le 26 juillet, les deux parties vont parapher un document définitif le 5 août, en présence du président soudanais, Omar al-Béchir, et d’autres dirigeants africains.

D’après le ministre soudanais des Affaires étrangères, Al-Dirdiry Ahmed, l'accord permettra le retour du dirigeant rebelle, Riek Machar, au poste de premier vice-président. « Le document sur le partage du pouvoir a été signé et porte sur toutes les questions relatives à la période de transition. Salva Kiir restera le président du Soudan du Sud et Riek Machar sera le premier vice-président (…). Il y aura quatre autres vice-présidents répartis parmi les autres groupes politiques », a indiqué le chef de la diplomatie soudanaise.

Malgré cette volonté affichée, une question reste encore à régler : le partage du pouvoir au niveau des régions et des départements. « Les négociations sur cette question vont se poursuivre jusqu’à la conclusion d’un accord », a fait savoir Al-Dirdiry Ahmed.

Le ministre sud-soudanais de l’Information, Michael Makuei, s’est félicité de ce que Khartoum a « apporté la paix au peuple du Soudan du Sud ». « Nous allons continuer à travailler dur pour assurer la mise en oeuvre à la lettre de l’accord », a-t-il précisé lors d’une conférence de presse à l’issue de la signature de l’accord.

Le ministre a, en outre, indiqué que certains groupes, au sein de l’opposition sud-soudanaise, avaient refusé de signer le document, tout en faisant état de discussions avec ces groupes. « Il y a de l’incohérence quant à la formulation du partage des responsabilités, ce qui est discutable et ne peut pas être pris en considération », ont indiqué ces groupes dans un communiqué conjoint. Mais du côté de Salva Kiir, l’on a salué la signature de l’accord, le qualifiant de « grand accomplissement ».

L’actuel président sud-soudanais et son ex-vice-président sont déjà convenus d’instaurer un cessez-le-feu permanent et de retirer leurs troupes des zones urbaines. Le 7 juillet, gouvernement et rebelles avaient également convenu d’un partage du pouvoir mais la signature avait été reportée en raison de divergences.

Le document signé prévoit que le gouvernement de transition sera composé de trente-cinq ministres. Il s’agit précisément de vingt partisans de Salva Kiir et de neuf de Riek Machar, le reste représentant les autres groupes. Quant au parlement, il comptera cinq cent cinquante députés, dont trois cent vingt-deux du groupe du président et cent vingt-huit de l’ancien vice-président. Une commission indépendante se chargerait de décider du nombre de provinces du Soudan du Sud, a-t-on appris de source gouvernementale soudanaise.

L’accord conclu à Khartoum n’est pas le premier du genre depuis le déclenchement du conflit en 2013. De précédents autres ont volé en éclats, comme en 2016, l’année où Riek Machar avait fui son pays. Devant cette situation, les Nations unies ont imposé, le 13 juillet, un embargo sur les armes au Soudan du Sud, alors que les tractations diplomatiques n’avaient pas, en près de cinq ans de conflit, réussi à mettre un terme à la guerre civile.

Le Soudan du Sud a obtenu son indépendance du Soudan en 2011 mais deux ans seulement après, le pays s’est enfoncé dans une guerre civile quand l’actuel président accusa son ancien vice-président de fomenter un coup d’Etat. Les Nations unies estiment que les combats entre les deux camps ont fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et forcé des centaines de milliers de personnes à se réfugier au Soudan.

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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