Recherches scientifiques : le désert du Sahara contiendrait d’immenses réserves d’eaux souterraines19-07-2013 06:15 Selon une étude de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) du Centre national de recherche scientifique (CNRS) de l’université de Marseille, le désert du Sahara abrite des réserves d’eaux souterraines importantes. En dépit des faibles précipitations, la nappe phréatique est réalimentée chaque année Jusqu’à récemment, les nappes d’eau du système aquifère du Sahara septentrional étaient considérées comme fossiles, c’est-à-dire non renouvelables, à l’instar du charbon ou du pétrole. Mais les chercheurs viennent de montrer qu’en réalité, elles sont aujourd’hui encore alimentées. Les eaux de pluies et de ruissellement apportent en moyenne au système 1,4 km3 par an, soit environ 2 mm par an sur la surface d’alimentation des nappes. Cet apport a été mis en évidence grâce à une nouvelle méthode de mesure par satellite. Les scientifiques ont analysé les données fournies par le satellite GRACE (Gravity Recovery and Climate Experiment), qui mesure les variations du champ de pesanteur terrestre, ce qui permet de déduire les variations de masse d’eau contenue dans les enveloppes superficielles. Les chercheurs ont ainsi pu estimer l’évolution du volume d’eau stockée et en déduire la recharge du système aquifère, une fois pris en compte les prélèvements effectués dans les nappes. Selon les données de l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), 60 % des ponctions annuelles ne sont pas compensées. Dans les régions semi-arides de Tunisie, d’Algérie et d’une partie de la Libye, cette ressource est surexploitée pour satisfaire la demande croissante de l’industrie, de l’agriculture, du tourisme et de l’usage domestique. « En quantifiant la recharge actuelle, ces travaux permettront le développement d’outils de gestion raisonnée de cette ressource, en attendant la mise en place de systèmes d’irrigation plus économes », souligne l’IRD. L’enjeu est important : ces nappes devront pourvoir aux besoins croissants d’une population qui devrait atteindre 8 millions d’habitants d’ici 2030, d’après l’OSS.
Noël Ndong |