Football : nomination imminente du sélectionneur de la RDC

Le ministre Banza attend les propositions de la Fécofa sur la constitution des staffs techniques des sélections (seniors, U23, U20, U17) afin de se mettre résolument au pas par rapport à la phase finale de la CAN U23 de 2015 en RDC et aussi la CAN seniors 2015 prévue au Maroc. Aussi a-t-on appris que Jean-Claude Mukanya est proposé comme sélectionneur des Léopards U20, Christian N’Sengi Biembe sélectionneur des U23 et Joe Tshupula comme celui des Léopards U17, avec comme adjoint l’entraîneur Éric Tshibasu. En ce qui concerne les dossiers de candidature au poste de sélectionneur des Léopards seniors, on murmurerait des noms des Français Jean-Michel Cavalli (ancien sélectionneur d’Algérie), Pierre Lechantre (ancien sélectionneur du Cameroun), Hubert Velud (ancien coach du Togo). Le Belge Hugo Broos serait également sur la liste des candidats. Un autre technicien belge, Georges Leekens (ancien sélectionneur de Belgique), avait aussi manifesté son intention de venir en RDC, mais il a finalement signé pour la Tunisie.

Le nom du croate Luka Peruzovic et de Mwinyi Zahera (coach de Feignies en France) seraient aussi repris sur cette liste, et ainsi que celui de l’ancien sélectionneur adjoint des Léopards, Otis N’Goma Kondi qui connaît très bien les Léopards par rapport à tous les autres candidats. Il a été sélectionneur intérimaire des Léopards et adjoint du Français Robert Nouzaret. À la démission de ce dernier en 2011, Otis N’Goma a amené seul les Léopards à Lunda Norte en Angola pour un match amical mémorable remporté par la RDC sur l’Angola (2-1). Il est donc l’un des rares techniciens congolais qui aurait déposé sa candidature pour le poste du sélectionneur de la RDC. Actuel entraîneur principal de l’équipe de Saint-Amand en division d’honneur en France, Otis N’Goma a donc un vécu avec les Léopards, lui qui a coaché les Léopards lors du match amical contre l’équipe de France A’ (0-0) à Marbella  en Espagne en le 5 février 2008. Ce jour-là, il avait à ses côtés Florent Ibenge Ikwange qui vient de qualifier V.Club, pour la première fois depuis 20 ans, en quarts de finale (phase des poules) de la Ligue des champions d’Afrique. De cette génération de Marbella sont sortis Mulumbu, Mongongu, Parfait Mandanda, Makiadi, Ilunga Hérita, Rodrigue Dikaba, Larrys Mabiala, etc. Otis N’Goma a donc l’avantage de connaître ces joueurs, ainsi que d’autres tels Trésor Mputu, Mbokani, Matumona Zola, et aussi ceux qui sont encore binationaux.

La candidature d’Otis N’Goma comme sélectionneur national tomberait à pic en ce moment où la préférence est celle d'un sélectionneur congolais, au lieu d'un expatrié. « En fait, pourquoi ne pas miser sur un entraîneur du cru ! Pourquoi ne pas compter sur nos propres ressources ? S'attacher le service d'un entraîneur expatrié en équipe nationale est un complexe d'infériorité propre au football. Faudra-t-il continuer avec le mythe du sorcier blanc ? Rien ne prouve qu'ils sont meilleurs que les Africains, qu'ils ont les meilleurs résultats. Si quelques-uns comme feu Bruno Metsu, Philippe Troussier, Hervé Renard ... ont réussi, nombreux sont des expatriés qui ont échoué ces dernières années », argue un analyste du football congolais.

Notons que le Nigérian Stephen Keshi a réussi à qualifier le Togo pour le Mondial en 2006 avec une seule star, Adebayor. Il a été remplacé par l’Allemand Otto Pfister qui n’a engrangé aucun point au mondial allemand. Harouna Doula a qualifié le Niger pour la Coupe d’Afrique 2010 en Angola, avant d’être démis de ses fonctions au profit du Français Rolland Courbis qui a fini dernier de son groupe avec zéro point. Soulignons aussi que onze entraîneurs expatriés seulement ont remporté la CAN contre qutorze sélectionneurs locaux en étant en chaque fois en infériorité numérique au coup d’envoi de la CAN. Tenez, Stephen Keshi a remporté la CAN 2013 en Afrique du Sud alors qu’il y avait neuf sélectionneurs européens contre sept Africains. Même le Cap-Vert a réussi sa CAN 2013, et éliminé de peu des éliminatoires la Coupe du monde (match perdu par forfait suite au litige sur une qualification d'un joueur) avec à la tête un entraîneur local novice. « Pourquoi aurons-nous des autorités, scientifiques, médecins, commandants de l’armée, députés, etc. congolaises  et que le football soit le métier intelligent où aucun Congolais ne peut réussir ? Quand est-ce qu’on accordera la confiance et le respect que méritent les entraîneurs congolais ?», s’interroge-t-on dans l’univers du football local.