Lutte contre le paludisme : l’espoir de la vaccination

Jeudi 25 Avril 2024 - 15:12

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A l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le paludisme célébrée le 25 avril, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait le bilan de l’efficacité du vaccin.

Pour prévenir des risques du paludisme, l’OMS recommande depuis 2023 deux vaccins qui permettent de lutter efficacement contre la maladie. Des campagnes de vaccinations ont récemment été mis en place en Afrique.

Il aura fallu plus de trente ans pour développer un vaccin efficace contre le paludisme. Le premier, le RTS, S a été approuvé par l’OMS en 2021 après deux années de tests. Depuis 2019, près de deux millions d’enfants à risque ont bénéficié du vaccin antipaludique au Ghana, au Kenya et au Malawi. Une baisse du taux de mortalité infantile liée à la maladie de 13% a été enrégistrée, selon l'Unicef.

Le Cameroun a reçu ses premières doses en novembre 2023, mais ce n’est qu’au mois de janvier que ce pays a été le premier à développer un programme de vaccination systématique et gratuit pour sauver des milliers d’enfants.

En effet, les enfants de moins de cinq ans sont les principales victimes du paludisme et représentent 80% des décès dans le monde. Il est donc recommandé d’administrer les vaccins aux nourrissons dès l’âge de cinq mois à raison de quatre doses dans les zones de transmissions modérées et élevées.

Selon l'organisme Gavi, l'alliance du vaccin, une vingtaine de pays d' Afrique devraient intégrer dès cette année des programmes de vaccination infantile dans le cadre de leur politique de lutte contre le paludisme. C’'est déjà le cas au Burkina Faso. Au Bénin la vaccination va démarrer par les zones où la mortalité liée au paludisme est élevée. C'est le quatrième pays à recevoir des doses de vaccins RTS,S contre le paludisme.

Ainsi, la vaccination se déroulera d’abord dans trois zones sanitaires sur seize prévues, au sud, au centre et au nord du pays, des zones dites prioritaires. Le reste sera enrôlé plus tard. La première livraison de 215 000 doses suffira pour un peu plus de 50 000 enfants car il faut quatre doses par enfant.

La Côte d’Ivoire met aussi l’accent sur la prévention en milieu communautaire. Le pays devrait, d’ici juin, recevoir les premières doses de vaccins contre le paludisme afin de réduire la mortalité infantile, estimée à 280 pour 1000, a expliqué le Dr Antoine Méa Tanoh, le directeur du Programme national de lutte contre le paludisme. La maladie a fait plus de 600 000 morts en 2022, 95% d’entre elles en Afrique.

L’autre solution pour lutter contre cette maladie, ce sont les moustiquaires. Celles-ci sont des outils de nouvelle génération car elles sont imprégnées de deux insecticides au lieu d’un seul, de la famille des pyréthrinoïdes.

Il était utilisé depuis des années maintenant mais ne suffit plus, selon Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid, une organisation créée par l’ONU pour améliorer l’accès aux traitements contre des maladies comme le paludisme. « Le produit dont est imprégnée la moustiquaire va tuer le moustique avant même qu’il puisse atteindre la personne. Mais le problème, c’est qu’avec le développement de la résistance des moustiques, les produits qu’on utilisait depuis 20 ans sont devenus de moins en moins efficaces », dit-il.

Les moustiquaires ont déjà permis d’éviter 25 000 morts dans les 17 pays où les moustiquaires sont déjà utilisées. « 60% des moustiquaires imprégnées sont des nouvelles moustiquaires. Et le prix à augmenter de 70 centimes pour un coût total de 2,70 euros », se réjouit Philippe Duneton.

Yvette Reine Nzaba

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