Une exposition « land art » dans les jardins du Centre culturel Jean-Baptiste—Tati-Loutard à Pointe-Noire

Vendredi 27 Juin 2014 - 16:41

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« Terres de contraste » est le titre de l’exposition réalisée par Nadège Iwochewitsch avec le concours de Jean Musekura et de Serge Pandzou

Cette exposition unique en son genre présente des sphères entièrement conçues en copeaux de bois et aux couleurs inspirées de l’Afrique. L’installation disposée dans le jardin du Centre culturel Jean-Baptiste—Tati-Loutard de Mpita, dans le 1er arrondissement de Pointe-Noire, Lumumba, constitue un attrayant « écrin végétal » que le public pourra admirer jusque la désagrégation des matériaux.

Les sphères aux couleurs chaudes et vives, signes distinctifs de la terre africaine avec ses multiples contrastes, marquent un style avant-gardiste et novateur. « L’orange, c’est la terre du Mayombe qu’on aperçoit en survolant cette chaîne de montagne qui va du Kouilou au Niari. Le bleu est la couleur du littoral, sa mer mais aussi son ciel. Le jaune solaire écrase les hommes et femmes qui vont au champ, et le marron, c’est celui de la forêt, la terre noire de la forêt. C’est vraiment un projet africain et sur ses diverses couleurs », explique Nadège Iwochewitsch.

Cette exposition est un projet ancien, qui s’est réalisé. « Je rêvais d’un champ de contraste. Je voulais travailler ces copeaux car mon père, menuisier en France, travaillait le bois. C’est donc le cordon qui relie à l’enfance. Quand je suis arrivée au Congo, il y a deux ans, j’ai réalisé ce rêve en amassant les copeaux extraits de bois de toutes essences dans les menuiseries de la place. La première inspiration, je l’ai eue avec les fleurs de pissenlits sur lesquels les enfants aiment souffler et qui s’envolent au gré du vent, comme ces copeaux de bois qui vont se désagréger avec l’usure de temps », explique-t-elle encore, se réjouissant que cette installation ait élu domicile au Centre Jean-Baptiste—Tati-Loutard. « Je suis ravie de pouvoir installer “Terres de contraste” dans un endroit public, accessible. Je souhaite que les Congolais s’approprient cette œuvre et qu’ils puissent la voir. »

Présent à la présentation de l’exposition, Marcel Poaty, conseiller socio du maire de la ville, n’a pas tari d’éloges sur l’artiste, demandant à la population de découvrir cette installation faite de copeaux de bois de récupération. Cette nouvelle approche artistique devrait inspirer de nombreux artistes de la ville, a-t-il suggéré.

Outre « Terres de contraste », Nadège a présenté deux expositions : « Les liens », réalisée avec des bambous de Diosso et installée au siège du Samu social de Pointe-Noire, et « Village d’Afrique », une création composée de rondins peints à l’acrylique, qui laissent apparaître des visages énigmatiques qui interpellent. Toutes ces œuvres ont été installées pendant près de deux semaines dans le jardin de la résidence du consul général de France à Pointe-Noire.

Nadège Iwochewitsch est née en Bretagne (France). Elle puise son inspiration de ses nombreux voyages, notamment à Muanda dans le Bas-Congo en République démocratique du Congo, et à Lima, au Pérou.

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 et 2 : Les sphères réalisées par Nadège (© Adiac).