Lire ou relire : « Chroniques de l’école sous les tropiques » de Julien Makaya NdzoundouJeudi 30 Janvier 2025 - 23:30 Le recueil de nouvelles « Chroniques de l’école sous les tropiques », publié aux éditions Kemet, décrit certaines scènes de vie scolaire à l’origine de la dégradation des valeurs morales dans la société d’aujourd’hui. Si, pour certaines grandes figures historiques comme Nelson Mandela, Martin Luther King et Gandhi, le salut de l’humanité dépend essentiellement de l’éducation, une forte crise socio-morale, cependant, semble gagner le monde en général, et l’Afrique en particulier. L’école qui est censée être le milieu fédérateur et éducatif par excellence semble être le terreau d’émergence des contrevaleurs. Julien Makaya Ndzoundou peint avec beaucoup de réalisme des fresques sociales et des anecdotes insolites courantes dans le milieu scolaire africain. A travers huit nouvelles croustillantes, l’écrivain congolais égraine, par des scènes de vie, les maux qui influencent négativement la formation de la jeunesse africaine actuelle. Du harcèlement sexuel dans les écoles et les universités publiques, en passant par le relâchement déontologique des enseignants, et la corruption du personnel administratif, l’école devient une source de production d’une élite inefficace aux mœurs douteuses. Chaque nouvelle du recueil « Chroniques de l’école sous les tropiques » met en évidence les causes de cette déliquescence décriée aujourd’hui. A croire ce passage qui dénote un certain défaitisme : « Il n’y a pas de prise de conscience collective. Le pays est devenu un éléphant abattu par un chasseur qui ne protège pas son gibier. Chaque vautour est libre de se servir à sa guise. Laissons la morale aux religieux… » (Page 49). Nous avons, entre autres nouvelles, « La pédagogie égorgée », « Le business de la honte », « La vengeance de l’étudiante », « La mafia civilisée », « La guerre des gangs à l’école ». Des titres, en effet, assez révélateurs de la crise profonde sur laquelle l’auteur tente d’interpeller ses contemporains. Toutefois, le lecteur peut aussi y trouver des mots encourageants : « Sachez que le succès sans effort est éphémère. Le pays a besoin de ressources humaines de qualité pour un développement intégral ». (Page 78). Aubin Banzouzi Légendes et crédits photo :La couverture du livre/DR Notification:Non |