Jeux africains de Brazzaville 2015 : le cyclisme congolais court au fiasco

Vendredi 18 Juillet 2014 - 19:14

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La crise qui sévit depuis quelque temps à la Fédération congolaise de cyclisme (Fécocy) pourrait entraîner des conséquences graves sur la préparation des coureurs participant aux Jeux africains du cinquantenaire que Brazzaville abrite en septembre 2015, s’inquiète le troisième vice-président de la fédération, Dieudonné Loemba-Dona, qui appelle les différentes parties à se ressaisir

À treize mois de la fête sportive continentale qui regroupera sur le sol congolais les athlètes du continent, les ligues et les cyclistes congolais ne parlent plus le même langage. Le troisième vice-président de la Fécocy, Dieudonné Loemba-Dona, président de la commission technique de la fédération, a expliqué : « Les ligues ont tourné le dos à la fédération et se sont alignées derrière les coureurs. Elles reprochent au président de la fédération l’opacité dans la gestion des fonds alloués par le ministère des Sports, mais malheureusement la fédération n’a pas convoqué les ligues pour se retrouver. »

« Dans son programme d’activité, la fédération devait aider les départements dans l’organisation des courses, mais rien n’est fait. Par ailleurs, nous approchons des Jeux africains, et il n’y a pas de communication. Les coureurs ne sont pas mis en stage comme dans d’autres disciplines. La fédération a donc organisé un stage pour les encadrants techniques, mais il n’y a aucun ancien coureur ni encadrant dans les quatre ligues », a-t-il déploré.

Dieudonné Loemba-Dona a, par ailleurs, rappelé que depuis 2013, la fédération n’avait pas été en mesure d’organiser le championnat national.

« Nous sommes passés de 2013 à 2014 sans avoir organisé le championnat national. Pour moi, la saison se termine avec le championnat national. Or depuis notre prise de fonction, il n’y a jamais eu de championnat national au niveau du Congo. En 2013, il n’y en a pas eu et cette année non plus. À ce jour, les ligues n’ont pas organisé de championnats. Je suis surpris de lire dans Les Dépêches de Brazzaville qu’il y a eu un championnat national alors qu’en tant que président de la commission technique de l’équipe nationale, donc proche des coureurs, je ne suis pas du tout au courant dudit championnat national. Comment peut-on organiser un championnat sans un seul des meilleurs coureurs du Congo ? », s’est-il interrogé.

Et d’ajouter: « Nous sommes au mois de juillet, et mon expérience me permet de dire qu’en moins d’un an, on ne peut pas préparer une compétition. Nous allons au fiasco, car en 2012, nous avons participé au tour de Yaoundé : sur treize nations nous étions les derniers. En mars 2013, nous avons fait le même résultat, ce qui veut dire que rien n’a été fait », a-t-il martelé.

Dieudonné Loemba-Dona pense que le président de la fédération doit faire en sorte de concilier les différentes parties. « Il faut que le président Iloy, qui est le patron du cyclisme au Congo, mette un peu d’eau dans son vin pour ramener tout le monde vers lui et repartir du bon pied. Le président doit comprendre qu’il ne peut y avoir une fédération sans ligues ni ligues sans coureurs. Le temps court et s’il ne se ressaisit pas vite, on va au fiasco », a-t-il poursuivi.

La fédération est chargée de vulgariser le cyclisme auprès des jeunes. Selon l’ancien président de la ligue de cyclisme de Pointe-Noire, personne n’est allé à Brazzaville pour le championnat. La ligue de Pointe-Noire organise des courses de temps en temps. « La malchance qu’elle a eue, c’est qu’à l’époque de l’ancienne fédération, Pointe-Noire comptait quatre clubs, mais le bureau actuel n’a pas pu tous les maintenir et Pointe-Noire se retrouve avec seulement deux clubs », a-t-il précisé.

Charlem Léa Legnoki

Légendes et crédits photo : 

Dieudonné Loemba-Dona (© Adiac).