Socoda : Paulin Mukendi porté à la tête de la société

 La sanction des sociétaires de la Socoda qui se sont estimés lésés par la mégestion caractérisée dudit comité a été sans appel. Réunis dernièrement à la résidence de Werrason, vice-président en charge de recouvrement, les artistes présents ont jeté leur dévolu sur Paulin Mukendi, animateur TV et patron de l’Agence plurielle, pour tenir les rênes de leur coopérative jusqu’à la tenue de l’assemblée générale ordinaire et élective qui mettra en place un nouveau comité de gestion. Président du comité d’administration intérimaire, Paulin Mukendi a la lourde charge de gérer cette phase transitoire en tentant de remettre de l’ordre dans la maison. Tous les artistes ont promis de l’accompagner dans cette noble mission tout en ayant l’œil rivé sur le recouvrement des droits des artistes et leur répartition équitable.

Que reproche-t-on à la gestion de Jacques Mondonga, Blaise Bula et Gérard Mwaka respectivement président, vice-président du conseil d’administration et directeur général de la Socoda ? Mauvaise gestion et détournements des fonds, tels sont les principaux griefs mis à leur charge. Les artistes affiliés à la Socoda accusent les précités de faire main basse sur les recettes mobilisées dans les provinces et ailleurs qui prennent souvent des destinations inconnues au grand dam des bénéficiaires. L’on cite, à titre d’exemple les 350000 dollars rétrocédés par la province du Katanga, lesquels dollars auraient été logés dans un compte connu des seuls membres du comité de gestion. À cela s’ajoute les 220 000 dollars alloués à la Socoda par le gouvernement au titre de frais de fonctionnement. Cet argent perçu par le vice-président déchu via un conseiller du ministre de la Culture et des Arts aurait, à en croire Ngiama Makanda dit Werrason cité par « Congo news », subi quelques ponctions au motif de remboursement des dettes contractées par la Socoda vis-à-vis des tiers. C’est le cas, affirme-t-il, des 65000 dollars prélevés par Blaise Bula au nom d’un engagement financier que la Socoda aurait pris vis-à-vis de lui.

Pour Werrason et compagnie, cette gestion opaque de la Socoda devait cesser. D’où la décision prise séance tenante de bloquer à toutes fins utiles le compte de la coopérative, question de chercher à y voir clair en attendant l’élection d’un nouveau comité de gestion. Attaqués de toute part, les membres du comité déchu se défendent en arguant que la Socoda avait bel et bien des dettes qu’elle avait contractées vis-à-vis des tiers et qu’elle devrait honorer. « Jusqu’à la date de la première dotation du gouvernement de l’ordre de 220 000 dollars américains, la coopérative a fonctionné difficilement durant plus de deux ans à l’aide des crédits consentis de certains de ses administrateurs qui croyaient en l’avenir de cette société. Ceux qui ont pris le train en cours n’ont jamais digéré cela », a réagi Jacques Mondonga qui se dit par ailleurs prêt à  apporter des documents attestant ses allégations. Décidés d’en découdre avec ceux qu’ils considèrent comme des détourneurs patentés, les sociétaires de la Socoda seraient disposés à arpenter la voie judiciaire pour recouvrer leurs droits.