People : Papa Wemba et Amazone scellent leur amour devant Dieu

« Chaque chose en son temps ! » En répondant de la sorte alors que Les Dépêches de Brazzaville lui demandaient pourquoi il avait été aussi long à se résoudre à se mettre en règle avec l’église, Jules Shungu Wembadio, alias Papa Wemba, a sans doute voulu faire référence à l’extrait du livre de l’Ecclésiaste. Quant à la formule ajoutée par la suite, elle passerait bien pour une action de grâce : « C’est le bon Dieu que je remercie. Il nous a faits l’un pour l’autre… »

Heureux d’avoir conduit son épouse, qui est tout de même sa compagne et complice depuis quatre bonnes décennies, devant l’autel, Papa Wemba nous a dit que c’était bien là « la décision finale ». Il nous a de plus affirmé qu’au-delà du besoin ressenti d’honorer son « amazone », en l’occurrence Marie-Rose Luzolo, ils avaient avant tout accompli ce geste par connivence : « Nous nous sommes fait plaisir nous-mêmes ! » N’en déplaise à l’abbé Koko, qui du haut de la chaire avait avoué à l’assistance être à coup sûr le plus enchanté de tous, après les mariés, de voir se concrétiser un projet dont l’idée avait germé quelques années plus tôt.

Pourquoi avoir choisi la paroisse Saint-Joseph située assez loin de sa demeure ? « C’est l’église qui m’a vu devenir chrétien », nous a tout simplement dit Papa Wemba. Il a été choriste et enfant de chœur dans cet édifice situé au cœur de Matonge. Du reste, Ekumani fait partie de ces gens qui ne coupent pas les ponts avec leur passé. Difficile donc aussi de s’écarter de ce quartier où il a passé le plus clair de son enfance et une partie de sa vie d’adulte, et qui est par-dessus tout resté son fief. Le cocktail servi dans la salle paroissiale après la bénédiction nuptiale était bien la preuve de cet attachement indéfectible à ses « origines ».

Un mariage honoré de tous

La présence remarquée de plusieurs personnalités, politiques nationaux et diplomates étrangers, sans oublier ceux du monde universitaire mais aussi artistique et culturel à l’office religieux, témoigne bien du respect accordé à la recommandation biblique « que le mariage soit honoré de tous ». Par ailleurs, la vue du ministre congolais chargé des Zones économiques spéciales a alimenté une rumeur partagée en sourdine. Alors qu'Alain Akouala-Atipault se présentait comme le représentant du président Denis Sassou-N’Guessou, dans les coulisses il se disait que ce dernier était pressenti pour être le parrain du mariage. Le couple Shungu aurait renoncé à son premier choix en raison de la tension régnant entre les deux nations sœurs. La forte délégation du Congo-Brazzaville accueillie à Kinshasa a prouvé qu’importe le moment, la fraternité reste de mise.

Aux principaux hôtes de marque parmi lesquels se distinguaient notamment l’ambassadeur de Côte d’Ivoire et le représentant de Guillaume Sorro, le sénateur She Okitundu, les députés Patrick Bolonya, Jean-Claude Mvuemba et Thomas Luhaka, il fallait associer les artistes-musiciens. Au nombre de ceux-ci figuraient Simaro Lutumba, Jossart Nyoka Longo, Reddy Amisi et les jeunes sociétaires de Viva La Musica.

Habilement décoré, le cadre privé « Fête par fête » qui a abrité la soirée de gala semblait aménagé à la manière de ces lieux magnifiques dont les contes de fées se font l'écho. Les lumières phosphorescentes agencées aux couleurs chatoyantes du passage couvert de draperies orangées et fuchsia contribuaient à l’ambiance féérique du lieu. À la sortie du passage, les convives se trouvaient face à la table d’honneur des mariés à l’entrée du chapiteau où se tenait la réception.

Ponctués de musique, les témoignages des hôtes, dont ceux du ministre Alain Akouala, Nyoka Longo ; les prestations des orchestres tels le Vox Africa de Jeannot Bombenga, Zaïko Langa Langa et les imitations du comédien Saï-Saï ont participé à l’ambiance de la manifestation que les mariés quitteront aux alentours de quatre heures. La musique et les mets encore disponibles ont encouragé les fêtards à s’attarder sur les lieux plus longtemps encore, certains jusqu’à près de huit heures du matin.