Ligue des champions: V. Club retrouve le sommet du football continental

Le week-end qui s’est achèvé aura été riche en émotion. Les deux clubs congolais demi-finalistes de la dix-huitième édition de la Ligue des champions d’Afrique, l’AS V.Club et le TP Mazembe ont été respectivement face aux tunisiens de CS Sfaxien et des algériens de l’Entente Sétif. Si pour les premiers, le ticket pour la finale a été acquis  au prix d’une bravoure exceptionnelle suite à leur double victoire (2-1 à l’aller comme au retour), il n’en est pas de même pour les seconds, tombés armes à la main bien qu'ils aient eu leur victoire à domicile de trois buts à deux. Éliminé, TP Mazembe a donc laissé filer l’opportunité qui s’est présentée à la RDC d’aligner ses deux représentants en finale de cette prestigieuse compétition.

Ainsi donc, V.Club porte seul à présent le prestige de toute une nation qu’il aura à défendre contre Entente Sétif dans une finale historique. Plus de trente ans après son premier titre continental arraché devant Kotoko de Kumasi et une finale ratée dans les années 80, V.Club revient sur le sommet du football africain après plusieurs tentatives infructueuses. On se souvient de l’étiquette de « générique » accolé jadis à ce club de la capitale à cause de ses éliminations précoces.

Aujourd’hui, tout cela ne constitue plus qu’un vieux souvenir. Avec une équipe dirigeante qui n’a jamais lésiné sur les moyens et toujours prompte à répondre aux sollicitations des athlètes, V.Club savoure aujourd’hui les fruits de la patience et de l’abnégation au travail. Sur la voie du semi-professionnalisme à l’instar du TP Mazembe, V.Club demeure à ce jour l’une des rares équipes congolaises les mieux structurées et qui ambitionnent de quitter le statut de simple ASBL pour se muer en société. Avec une permanence et un Centre sportif haut de gamme, le club kinois a, avec le concours de l’autorité urbaine, réussi à réfectionner le stade Tata Raphaël devenu aujourd’hui son sanctuaire. Baptisé « cage » ou encore «Nécropole » par les fanatiques, ce sanctuaire est devenu presque un site mythique pour V.Club qui y a accumulé bien des victoires depuis le début de la compétition. Tous les clubs étrangers reçus par V.Club dans son antre sont passés à la trappe. De Kano Pillar à Kaizer Chieft en passant par Zamalek ou encore Al Hilal, tous ont mordu la poussière au stade Tata Raphael. À défaut d’un nul à l’extérieur, excepté quelques deux ou trois faux pas, le club kinois a toujours réussi à tirer son épingle de jeu lors des matches retour à l’image de la victoire contre Zamalek et CS Sfaxien, battus à l’aller comme au retour.

Tout ceci laisse croire que V.Club est un sérieux prétendant à la couronne de cette dix-huitième édition de la Ligue des champions. Le Club a des sérieux atouts. Avec un effectif homogène, un fond de jeu porté vers l’attaque, un entraîneur qualifié (Florent Ibenge), et un public toujours en communion d’esprit avec son club, l’AS V.Club aura déjoué tous les pronostics jusqu’à atteindre ce niveau de la compétition. La morale à tirer de cette épopée des verts et noir est qu’avec de la détermination assise sur la rage de vaincre, il y a bien moyen de renverser les montagnes. Lusadisu, Mubele, Yunus, Luvumbu, Mabele, Lema mabidi et autres sont sur le point d’inscrire leurs noms dans les annales de la Ligue des champions. La dernière marche à franchir s’appelle Entente Sétif. Il faudrait juste y croire et l’efficacité, alliée à la providence, fera le reste….