Découverte : Pointe-Noire, à travers la caméra de Philippe Édouard

Il y a aujourd'hui 4 ans, Philippe Édouard, réalisateur français, posait pour la première fois les pieds sur le tarmac de l'aéroport  international A. A. Neto de Pointe Noire. Presque un coup de foudre immédiat pour cette ville où il vient tourner un film au Port autonome pour la société Nile Dutch. Et puis, lors de ce même séjour, il enchaîne avec un documentaire tourné à Mossaka à la demande de la GNCAC (Gestion Nouvelles Chantiers et Ateliers du Congo). Deux contacts établis par Congoloc, société de prestations maritimes de deux de ses frères installés à Pointe Noire où le réalisateur, profitant de quelques temps libres, parcourt, caméra au poing, les quartiers de la ville. De cet amour pour Pointe Noire sortiront ses premiers films, courtes et véritables tranches de vie du quotidien ponténégrin. Une sorte de regard à nu, sans voix off ni sous titre. Depuis, Philippe Édouard ne compte plus ses séjours au Congo, délaissant presque son pays natal. Et s'il revient en France de temps à autre c'est pour ses deux enfants, Anatole, footballeur au Centre de formation du Royal Exelsior Virton (Divison 2 Belge) et Georgio qui vit à Paris où il est l'une des principales valeur montante de la scène Hip Hop hexagonale. Entre football, rap et vidéos chacun vit pleinement sa passion. Avec 4 frères et 3 soeurs, la famille de Philippe Édouard s'est éparpillée autour du globe, France et Outre Mer, Congo, Afrique du Sud, Australie, Suède, Belgique… 

De la musique Punk à la musique de pub...

L'univers de Philippe Édouard, ce sont les mots, les musiques, les images. Après une seconde littéraire où il se fait renvoyer du lycée, c'est à la toute fin des années 70 qu'il participe au mouvement Punk qui agite l'Angleterre. Quelques disques et concerts plus tard, les voyages l'appellent jusqu'à poser son sac et vivre aux Pays-Bas puis en Grèce. De retour à Paris, il se lance de nouveau dans la musique signant en tant qu'auteur et compositeur, mais aussi producteur, des contrats avec Virgin France, Vogue S.A, d'autres encore. Sa rencontre avec l'image se fera à travers la musique. Quelque 200 musiques composées pour des films, pub TV ou Ciné, ou films corporate, avec de nombreuses récompenses, tel le Grand Prix de la musique originale au Festival International de Biarritz France pour le Making Of  "Trésor de Lancôme" mettant en scène l'actrice Juliette Binoche.

Quinze années enfermées dans les studios d'enregistrement parisiens où Philippe Édouard compose pour les marques les plus prestigieuses, d'Yves St Laurent à Georgio Armani, de Guerlain à Christian Dior… Jusqu'à ce qu'il crée Edith Sample, label Rock Indé (Distribué par United Musics Company), où il produit disques, émissions de radios et de télévisions… 

De la Chine jusqu'à la République du Congo....

Hasard ou fatalité, c'est en réalisant un de ses premiers films amateurs, pour un de ses  frères collectionneur de voitures miniatures de luxe, que la société allemande CMC GmbH (Classic Models Cars),  qui découvre ce film sur Internet,  lui commande un film sur la construction de ces voitures qu'il faut tourner en Chine. C'est le début d'une nouvelle carrière, et quelques émissions qu'il réalise en France pour des TV locales, et le début de nombreux voyages…Philippe Édouard travaille seul, de la réalisation jusqu'au montage, sans équipe technique, sans matériel sophistiqué. C'est sa façon à lui d'être libre. À Pointe Noire vous pourrez le trouver dans les quartiers les plus reculés en train de filmer un Bana Ya Vernis ici, un Nganda par là… En parallèle il aura tourné des films comme "L'eau Chaude n'oublie jamais" sur l'écrivain Alain Mabanckou, "Tchimbamba PN 242" (Produit par la société Britannique SOCO), "Achille Mouebo, le roi du mutenfo"  tourné à Dolisie, etc…

Actuellement il travaille, entre autres, et depuis deux années, à la réalisation d'un documentaire sur la sélection nationale de football "Les Diables Rouges" à la demande du ministère des Sports. Par ailleurs, Philippe Édouard est en cours de montage pour des reportages réalisés à Betou (Département de la Likouala) dans les camps de réfugiés pour le compte de l'UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population). Sa toute dernière ballade avec sa caméra ? Son quartier Tchimbamba sous le déluge de la première pluie de cette saison ! Ici, au Congo, dit-il, tu peux poser ta caméra dehors sur une table dans la rue et c'est, sans avoir rien à faire, presque un spectacle, j'ai parfois le sentiment que ce sont les passants de la rue qui font le film, pas moi" ! Le résultat est un partage gratuit sur le Net pour qui aime découvrir la réalité sans fard de Ponton la Belle !