Lutte contre Boko Haram : la coordination des actions des pays subissant des attaques bientôt effective

Muhammadu Buhari qui fait de la lutte contre Boko Haram l’une des priorités de son mandat à côté, notamment  de la lutte contre la corruption et des défis économiques, devra échanger avec ses homologues nigérien, tchadien et camerounais sur la manière de coordonner effectivement leurs actions dans la lutte contre le groupe terroriste. Ce qui obéit à la volonté maintes fois exprimée par les nouvelles autorités nigérianes visant à éradiquer Boko Haram  et d’en finir avec le terrorisme dans la région. L’on sait qu’avant et pendant la campagne électorale Muhammadu Buhari avait promis que cette question serait au centre de ses préoccupations. Il est y revenu lors de son investiture le 29 mai.

Des analystes de la situation au Nigéria confirment la motivation du nouveau président à trouver des solutions sur le dossier Boko Haram. En témoignent, souligne-t-on, le fait qu’il a déjà rencontré personnellement le président Idriss Deby Itno du Tchad pour en parler de vive voix. Muhammadu Buhari se serait rendu également selon ses conseillers à deux reprises à Londres pour parler coopération dans la lutte contre le terrorisme.

Commentant cet éventuel déplacement du président nigérian qui est attendu mercredi au Niger, le ministre des Affaires étrangères de ce pays, Mohamed Bazoum a dit qu’il « montre tout l’intérêt que Muhammadu Buhari porte à la question de Boko Haram ». « Pour le Niger, a-t-il souligné, c’est un privilège ».

Tout compte fait, il faut noter que de nombreux espoirs reposent sur ce nouveau président, originaire du Nord du pays, pour rétablir la paix dans cette région où le groupe terroriste continue de perpétrer des violences après l’avoir transformée en véritable champ de bataille. Les Nigérians espèrent qu’avec son passé de général, Muhammadu Buhari mettra sûrement fin aux atrocités commises par les islamistes depuis six ans dans ce pays le plus peuplé d’Afrique.

Le successeur de Goodluck Jonathan assure que l’insurrection de Boko Haram qui date depuis 2009 sera arrêtée. Quant à son prédécesseur, il a été très critiqué pour son incapacité à circonscrire cette insurrection qui a déjà a fait plus de 15 000 morts et 1,5 million de déplacés. Et ce n’est qu’en février dernier que l’armée nigériane a commencé à remporter de réels succès contre Boko Haram, grâce à l’aide de ses voisins, le Tchad, le Cameroun et le Niger.

En attendant la mise en place de la force multinationale régionale, le Tchad qui a engagé ses soldats pour épauler les armées nigériane et camerounaise dont les pays subissent des attaques à répétition des combattants de Boko Haram, est devenu le grand gendarme régional. Depuis, le pays s’évertue pour que le groupe terroriste ne regagne pas du terrain sur son sol, au Niger, au Nigéria et au Cameroun et dans la région.