Libye : des négociations de dernière chance pour réunifier le peupleMardi 30 Juin 2015 - 13:15 Les factions rivales libyennes se retrouveront le jeudi 2 juillet pour un nouveau round de pourparlers politiques en vue du rétablissement de la paix dans leur pays. La rencontre se déroulera comme auparavant à Skhirat, près de la capitale marocaine de Rabat, sous les auspices du représentant spécial du secrétaire général pour l’ONU, Bernardino Leon. Il s’agira de poursuivre les discussions sur le nouveau projet d’accord politique basé sur les derniers apports des parties prenantes. Cette fois-ci, la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) s’est dit convaincue que la rencontre sera décisive en raison de la volonté affichée par les négociateurs. Les acteurs politiques libyens sont donc condamnés à parvenir à un consensus pour mettre fin à la crise étant donné que leur pays se trouve aujourd’hui au bord du précipice. « Je suis convaincu que nous obtiendrons une solution juste », a déclaré Bernardo Leon qui affichait cet optimisme après la tenue pour la première fois dimanche d’une rencontre directe entre les parties au conflit. Il a réaffirmé son espoir de voir les discussions aboutir sur la base du quatrième texte soumis début juin par les Nations unies. « Après ces neuf mois de travail, il ne reste que deux ou trois points à régler et c’est ce dont les parties vont discuter d’ici mercredi auprès de leur Parlement respectif », a-t-il fait valoir. Afin d’aider les factions rivales à trouver une solution à la crise, l’émissaire de l’ONU a, quelques semaines auparavant, remis aux différentes parties un projet d’accord et les négociateurs travaillent à des amendements à ce texte. Ce projet de l’ONU prévoit la mise en place pendant un an d’un gouvernement d’union nationale avec un conseil des ministres dirigé à Tripoli par un Premier ministre et deux vice-Premiers ministres. Plongée dans le chaos depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi et déchirée par des combats entre milices lourdement armées, la Libye est actuellement divisée entre deux autorités. Le pays compte en effet deux gouvernements et deux Parlements rivaux : le premier gouvernement basé à Tripoli est dominé par les islamistes ; le second à Tobrouk, dans l’est du pays. Les institutions et ces gouvernements qui sont en concurrence, s’obstinent toujours à ne pas conclure d’accord alors que le groupe terroriste Etat Islamique (EIIL/Daech) progresse dans le pays. Au plan économique, la situation financière est si mauvaise que la Libye pourrait bientôt ne plus être en mesure de fonctionner en tant qu’Etat. La production pétrolière du pays a baissé ; et même si elle repartait à la hausse, le déficit actuel ne pourrait être surmonté. Quant aux finances publiques, elles restent tout aussi dégradées. À l’intérieur du pays, voire à l’étranger, de nombreux Libyens s’impatientent de voir leur pays renouer avec sa paix d’antan. Ils réclament que les factions rivales fassent encore de sérieuses concessions pour parvenir à une solution politique à la crise. Parmi les principaux points à l’ordre du jour de ce dernier round de pourparlers figurent l’instauration d’un cessez-le-feu, le rétablissement de la sécurité, le désarmement des groupes armés et la formation d’un gouvernement d’union nationale, qui permettra de préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Libye.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |