Financement du développement : des questions fiscales opposent le Nord et le SudLundi 20 Juillet 2015 - 8:15 La conférence d'Addis-Abeba en Ethiopie, du 13 au 16 juillet, s'est soldée par un texte organisant le financement du développement jusqu'en 2030. Comme d'habitude, de grands désaccords entre le Nord et le Sud n'ont pas permis la création d'un comité intergouvernemental sur les questions fiscales. Les 193 pays ont peiné à s'accorder sur le dossier concernant la lutte contre l'évasion fiscale. La victoire fut donc modeste pour les pays en développement (Ped), militants de la transformation du comité d'experts des Nations unies sur la fiscalité en « véritable comité intergouvernemental permanent ». Christian Reboul d'Oxfam regrette que « nombre d'Etats de l'Ocde, dont la France, ont bloqué la création d'un organisme fiscal intergouvernemental qui aurait permis aux pays développés et en développement de redéfinir sur un pied d'égalité les règles fiscales internationales ». Il note le manque de pouvoir de décision des Ped, et relève un « compromis hybride sans grand enthousiasme », au point que la Commission européenne n'a pas mentionné le sujet dans son communiqué. Toutefois, une grande prise de conscience sur l'enjeu du financement du développement à partir de la question fiscale a été saluée, compte tenu des montants perdus par les Ped dus à l'évasion fiscale. Ce sont 100 milliards d'euros qui échappent aux Ped chaque année. Un montant supérieur à l'intégralité de l'aide publique au développement (APD) reçue par les pays du Sud. A en croire le directeur de l'Ong allemande Venro, Bernd Bordhorst, « Pour chaque euro investi, les pays en développement perdent deux euros à cause des fuites de capitaux, en particulier à cause du transfert illégal des bénéfices des entreprises ». Report de l'aide publique en 2030 Les pays se sont réengagés à atteindre l'objectif d'affecter 0,7% de leur revenu national brut à l'APD. Mais l'accord d'Addis-Abeba ouvre la voie à l'adoption des 17 objectifs de développement durable qui prendront le relais des Objectifs du millénaire pour le développement pour la période 2015-2030 à New York, en septembre. A savoir :
La question climatique faisait partie de l'accord d'Addis-Abeba : la signature à Paris Climat 2015 d'un accord sur le climat visant à limiter le réchauffement climatique sous la barre des 2°C en décembre. Noël Ndong Notification:Non |