Cuba/Etats-Unis : réouverture des ambassades à Washington et La Havane

Mardi 21 Juillet 2015 - 16:36

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Lors d’une cérémonie à laquelle a pris part le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, le lundi 20 juillet à Washington, les deux pays ont formalisé le rétablissement de leurs relations diplomatiques avec la réouverture de leurs ambassades.

Retirés depuis 1961, les drapeaux américains et cubains flottent de nouveau dans les deux capitales. Pour le président cubain Raul Castro, la réouverture des ambassades constitue « la première phase » du processus vers la normalisation des relations entre les deux peuples américain et cubain. « Une nouvelle phase, longue et complexe, vers la normalisation des relations, qui nécessitera de la volonté pour trouver des solutions aux problèmes qui se sont accumulés pendant plus de cinq décennies et qui affectent les liens entre nos pays et nos peuples », a déclaré le 15 juillet dernier le numéro un cubain Raul Castro.

Le premier acte a débuté à La Havane sans cérémonie officielle dans la nuit de dimanche 19 au lundi 20 juillet, où le bâtiment qui abritait la section d’intérêts américains au Cuba a été transformé en ambassade. Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry se rendra prochainement à La Havane pour une inauguration officielle du bâtiment qui devra abriter le corps diplomatique américain.

Mais pour l’instant, c’est Washington qui vit au rythme des festivités de réconciliation. Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez est aux Etats-Unis, la première visite d'un chef de la diplomatie cubaine à Washington depuis 1959. Au cours d’une réception au département d’Etat (l’hémicycle des Affaires étrangères) organisée à l’occasion par John Kerry,  le drapeau cubain a été hissé, au milieu de ceux de tous les pays où Washington dispose d'une ambassade.

        L’opposition des républicains majoritaires au Congrès  américain

Le secrétaire d’Etat John Kerry et son homologue cubain, ont évoqué durant ce tête-à-tête historique, des sujets d’ordre bilatéral entre autres l’aviation civile, l'environnement, la lutte contre le trafic de drogue, l'accès des entreprises américaines au marché cubain. Ce processus de normalisation des relations entre les deux nations, suscite et continue de susciter des réactions de la part des analystes :

« Washington veut se rapprocher du gouvernement cubain pour encourager in finé la libéralisation de la société cubaine, tandis que La Havane a besoin du moteur économique américain pour actualiser son modèle socialiste sans avoir à faire de réformes politiques », note Ted Piccone, spécialiste de Cuba au centre de réflexion Brookings Institute, cité par le site d’information Ouest France.

Le 17 décembre 2014, les présidents américain et cubain avaient annoncé simultanément, à la surprise générale, le rapprochement entre leurs deux nations, des annonces suivies de plusieurs mois de négociations. Mais jusque-là, le processus de réconciliation se heurte encore à l'embargo commercial américain contre l'île, décrété en 1962 et que le Congrès américain, dominé par des républicains très hostiles, est le seul habilité à lever.

Au soir de la signature de l’accord historique sur le programme nucléaire iranien le 15 juillet dernier, le président américain, Barack Obama avait mis en garde ses opposants majoritaires au Congrès « contre un éventuel vote irresponsable ». Il avait averti les parlementaires qu’il mettrait son veto à tout texte législatif qui remettrait en cause l’application de l’accord signé à Vienne en Autriche.

 

Fiacre Kombo

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