Opinion
- Éditorial - Les Dépêches de Brazzaville
- Réflexion - Jean-Paul Pigasse
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- Humeur - Faustin Akono
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- Brin d’histoire - Mfumu
- Tribune libre - Sergueï Lavrov
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- Analyse - Xinhua
FraternitéLundi 23 Décembre 2013 - 2:42 Alors que les chrétiens s’apprêtent à fêter la naissance du Christ, les événements tragiques qui se déroulent à notre porte nous conduisent à méditer la leçon universelle qu’enseignent à leurs fidèles les religions, toutes les religions sans exception, qu’elles soient monothéistes ou panthéistes : l’on ne peut vivre libre dans une société libre que si l’on fonde ses croyances, ses engagements sur le respect de l’autre. L’autre, c’est-à-dire le frère ou la sœur qui, près de nous, croit en un autre Dieu, se soumet à d’autres rites, écoute la parole d’autres prophètes. Ce que nous rappellent durement les tueries qui ensanglantent depuis des semaines le sol de notre voisine et notre sœur, la République de Centrafrique, c’est qu’en quelques heures, en quelques minutes, la foi peut se muer en une soif de vengeance, en un réflexe de violence qui détruit l’unité d’un pays. Quels que soient les premiers responsables du massacre, ils déclenchent inexorablement une spirale de violence que personne ne peut plus enrayer. Aussi convient-il de tout mettre en œuvre tant qu’il en est temps afin d’empêcher le funeste processus de s’enclencher. Il fut un moment de l’histoire moderne où l’on imaginait révolu le temps des guerres de religion, des croisades. Épouvantés par les horreurs de la Shoah, dont les juifs avaient été victimes, les gouvernements s’employaient à mettre en place des dispositifs internationaux assez forts pour conjurer les fanatismes. Quant aux autorités suprêmes des religions, elles s’efforçaient de nouer des dialogues constructifs afin d’empêcher le retour de la violence dans les lieux de culte. Mais il faut croire que le modernisme n’a en rien diminué la tendance naturelle de l’homme à se détruire au nom de Dieu, d’Allah ou de Yahweh puisqu’un pays où chrétiens et musulmans vivaient depuis longtemps en bonne intelligence a sombré sous nos yeux dans la violence aveugle. À la veille de Noël, prions donc pour que du sommet des Églises retentisse l’appel à la paix, à la tolérance, au dialogue, à la fraternité que chacun d’entre nous attend et espère. Prions aussi pour que cet appel soit relayé chez nous au sein même des communautés religieuses auxquelles tant de Congolais appartiennent. Employons-nous à conjurer le mauvais sort ! Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |