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L’UE conditionne son aide au développement à l’adoption de législations plus favorables aux droits lesbiens, gays, bisexuels et transsexuels (LGBT)

Dimanche 30 Mars 2014 - 6:45

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Les eurodéputés ont adopté une résolution appelant la Commission et les États membres à sanctionner le Nigeria et l’Ouganda pour leurs législations antihomosexuelles et à suspendre l’aide au développement à ces deux pays

Ils appellent la Commission européenne à entamer sans tarder un dialogue politique renforcé en demandant l’ouverture d’une discussion au plus tard à l’occasion du sommet Afrique-UE, qui doit se tenir les 2 et 3 avril à Bruxelles. D’autres parlementaires européens ont appelé à « la réorientation de l’aide vers la société civile et d’autres organisations plutôt qu’à sa suspension ». Cette requête est déjà appliquée par la Commission européenne (CE) qui a suspendu une partie de son aide à l’Ouganda, gelant le déboursement d’une enveloppe de 24,9 millions d’euros jusqu’à « un signe d’ouverture du gouvernement ». L’Ouganda fait partie des pays les mois avancés et dépend fortement de l’aide internationale (2,4 milliards d’euros).

D’autres pays européens et non européens, parmi lesquels les Pays-Bas, le Danemark, la Suède, les États-Unis et la Norvège ont décidé soit de suspendre les aides destinées à l’Ouganda soit de les réaffecter en faveur du soutien de la société civile. Concernant le Nigeria, la marge de manœuvre de l’UE est quasi nulle, puisque le pays ne perçoit pas d’aide au développement de Bruxelles. Ce pays s’impose d’ailleurs comme un champion économique en Afrique.

Selon un diplomate européen, en Ouganda, les problèmes de non-respect des libertés individuelles et des droits de l’homme dépassent le cas du respect des droits des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels). En cas d’échec du dialogue entre l’UE et l’Ouganda et le Nigeria, certains eurodéputés envisagent la suspension de l’accord de Cotonou, « conformément à l’article 96 de l’accord qui permet une suspension temporaire en cas de manquement des obligations en matière de respect des droits de l’homme ». Les réunions entre Ougandais, Nigérians et Européens seront déterminantes. Bien que ces deux pays, l’Ouganda et le Nigeria, soient dans la ligne de mire de l’Europe, ils ne sont pas isolés en Afrique. Les mœurs africaines n’acceptent pas l’homosexualité. En effet, l’homosexualité est considérée comme une infraction pénale dans 38 pays d’Afrique subsaharienne, presque la totalité du continent.

Les nouveaux accords de partenariat économique (APE) sont négociés entre les blocs régionaux africains et l’UE, et non de manière bilatérale. L’exclusion, même temporaire de l’Ouganda pour la communauté d’Afrique de l’Est pourrait purement et simplement mettre fin à tout espoir de signature d’APE au moins dans ce bloc.

Noël Ndong