7e édition du forum international green business: des possibilités de financement repertoriées

Mardi 24 Mai 2016 - 18:23

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Cette édition portant sur le thème «Comment l’innovation et la technologie peuvent favoriser le développement de l’économie verte en Afrique subsaharienne ?»  s’est tenue du 17 au 19 mai. Il ressort des travaux qu'il existe plusieurs possibilités de financement en matière d'économie verte et que le Congo regorge de nombreux atouts en matière d'énergies renouvelables.

Co-organisé par la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture et des métiers de Pointe-Noire, le gouvernement du Congo, la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEAAC) et le secteur privée de la place, le Forum international green business (FIGB) est une véritable plate-forme de rencontres, de partage d’idées, de bonnes pratiques, de solutions sur la promotion de l’économie verte au Congo et en Afrique et aussi d’opportunités d’affaires. Il est considéré comme un instrument d’intégration sous régionale depuis son institutionnalisation par la CEEAC en 2012.

Pour Rosalie Matondo, ministre de l’Économie forestière, de l’environnement et du développement durable qui a ouvert les travaux du forum, l’économie verte doit découler de l’utilisation des technologies respectueuses de l’environnement, moins consommatrices de matières premières et moins génératrices de carbone.  Ceci, grâce à l’innovation technologique qui implique la recherche et doit s’adapter aux besoins et réalités des pays.

s'inscrivant dans cette optique, Honoré Tabuna, représentant de la CEEAC a indiqué que pour le secrétaire générale de cette communauté, le 12 décembre 2015 date de la clôture de la cop 21, a marqué le passage de l’économie carbonée à l’économie verte des énergies renouvelables et aussi le passage de l’économie verte des discours et des conceptions vers l’économie verte de solutions qui doit contribuer, entre autres, à la diversification de l’économie de chaque État membre de la communauté, à l’intégration régionale, favoriser des savoir-faires traditionnels, le développement des entreprises, la création d’emploi et surtout l’amélioration des conditions de vie des populations.

La conjoncture économique actuelle se caractérisant par une baisse des matières premières, pour Rosalie Matondo, cette économie est une véritable alternative à cette crise : « L’économie verte va permettre de restructurer fondamentalement les économies, afin qu’elles stimulent et soutiennent les énergies renouvelables, la croissance verte et les emplois verts», a–t-elle dit.

Honoré Tabuna, représentant de la CEEAC, a aussi indiqué que pour le secrétaire générale de cette communauté, le 12 décembre 2015, date de la clôture de la cop 21, a marqué le passage de l’économie carbonée à l’économie verte des énergies renouvelables et aussi le passage de l’économie verte des discours et des conceptions vers l’économie verte de solutions qui doit contribuer, entre autres, à la diversification de l’économie de chaque État membre de la communauté, favoriser les savoir-faire traditionnels et, surtout, l’amélioration des conditions de vie des populations. Trois plénières, huit tables rondes et six ateliers ont constitué les travaux du forum. À cela s’ajoutent les activités organisées en marge,  à savoir  l’atelier de sensibilisation aux journalistes, les activités pour les jeunes (quizz, l’atelier sur l’entrepreneuriat, les témoignages des jeunes entrepreneurs) et l’exposition des produits et projets innovants qui a réuni des entreprises de la place.

Pendant trois jours, experts, chercheurs, chefs d’entreprise, représentants des organisations de la société civile, étudiants et autres, ont réfléchi, échangé et identifié en quoi l’innovation et la technologie peuvent constituer des leviers du développement de l’économie verte en Afrique. Plusieurs sous-thèmes ont été développés en tenant compte des objectifs de ce forum, notamment  la promotion des technologies appliquées au services des thématiques telles que le climat, l’urbanisme, l’agriculture, l’entrepreneuriat, les énergies renouvelables, les investissements, le financement et la culture;  reconnaître  l’importance du rôle central du développement et du transfert de technologie comme vecteur favorisant de l’économie verte en Afrique; une meilleure coordination  dans la mise en œuvre des politiques de la science, de la technologie et l’innovation avec les politiques sectorielles, telles que l’aménagement et le développement du territoire, l’habitat, le climat, l’investissement, la culture, l’agriculture et l’entrepreneuriat.

L’innovation ne concerne pas seulement la technologie

Il ressort desdits travaux que l’innovation est une déviance parce qu’elle se fait en dehors de la norme, c’est un état d’esprit entrepreneurial qui fait appel à l’empathie, un travail collectif et collaboratif ancré dans la réalité des traditions et qui implique la science. Elle concerne un produit ou une prestation, un procédé, une organisation ou le marketing. Et comme l’a souligné Martial de Paul Ikounga, si le mot science n’apparaît pas directement dans le thème du forum, elle est sous-entendue. Car la science, la technologie et l’innovation (STI) sont liées. Pour lui, il est urgent d’opérer un changement et de choisir entre l’économie d’extraction et l’économie d’apprentissage, donc du savoir, qui permet de comprendre et maîtriser comment marchent les choses, comment les technologies marchent et gouvernent la synergie qui entraîne la spirale du progrès avec comme moteur l’esprit créatif et l’innovation. « Il n’y a aucun doute que connaître un produit est souvent plus important que la production».  Pour ce qui est du transfert des technologies, il nécessite l’acquisition mais aussi l’appropriation. «C’est pourquoi nous  disons qu’en matière de STI, le grand défi est  de savoir chaque fois lier l’outil le plus performant avec la main la plus experte», a-t-il dit.

Des possibilités de financements de projets verts

Au cours des travaux, il a été noté l’existence des opportunités de financement des projets verts avec le Fonds pour l’économie verte en Afrique centrale (en cours d’installation et sera logé à la Banque des États de l’Afrique centrale), un fonds vert dont le Congo souhaite accueillir le siège, a informé Ingrid Olga Ebouka Babakas, ministre du Plan, de la Statistique et de l'Intégration régionale, lors de son intervention. Il y a aussi le Fonds vert mondial et les autres possibilités de financement des projets par des institutions financières comme la BCI (la Banque financière internationale) et à la Société financière internationale qui ont mis en place une stratégie de financement des PME. Mais ces financements sont  souvent levés du fait des contraintes liées, entre autres, à l’environnement des PME et aux problèmes liés à leur structuration. De ce fait, Ingrid Olga Eboubouka Babakas a fait état de la necessité de centraliser les projets  en matière d'économie verte. Et pour ce qui du Congo, elle a informé de la création prochaine au sein de son ministère d'une cellule chargée d'informer les pourvoyeurs de projets sur la démarche à entreprendre pour bénéficier des financements existant en afrique, à travers le monde ou peut- être prochainement au Congo.

Des innovations en matière d'agriculture

Actuellement en Afrique, les solutions en matière d’agriculture sont surtout tournées vers les énergies renouvelables. L’agriculture est prise en compte du fait qu’il y a beaucoup d’éléments qui relèvent d’elle et qui sont rejetés dans la nature comme les déchets alimentaires, les déchets des plantes et autres, qui peuvent être utilisés pour la création des énergies renouvelables. Ce qui va entraîner un impact sur le plan économique et social (création des emplois, augmentation de la main d’œuvre, réduction de la pollution dans les villes…) et même politique puisque cela peut conduire les décideurs à se pencher sur ce domaine.  « Le politique n’a pas encore trouvé la nécessité de le faire mais si on lui montre que cela a un impact positif sur l’environnement, il va s’y intéresser», a confié Emmanuel Nzenowo du groupement représentatif IG poivre de Benja (Cameroun). Pour lui, en matière de fabrication des plaques solaires par exemple, il y a déjà la technologie, il faut seulement la volonté politique de financer.

Le Congo, pays présentant des avantages en énergie renouvelable

Le Congo est un pays qui présente beaucoup d’avantages comparativement en matière d’économie verte et d' énergie renouvelable avec la récupération des déchets de scieries de bois, les copeaux de bois et autres.  C’est le cas avec la Saris Congo (Société agricole de raffinage industrielle du sucre) qui constitue actuellement un des exemples typiques d’entreprises africaines qui s’est lancée dans un projet de reforestation en vue d’intégrer le marché du carbone et vendre des crédits carbone. Dans ce cadre, des études sont en cours. La société a développé des projets innovants, notamment la production de l’électricité à base des déchets de canne à sucre, les cultures irriguées et le traitement des effluents. 

Au cours des travaux, plusieurs projets initiés par le Congo pour  promouvoir l’économie verte ont été présentés. Il s’agit, entre autres, de l’aménagement durable des concessions forestières, la promotion du tourisme cynégétique et de vision, le lancement du projet national d’afforestation et de reboisement (Pronar), la mise en œuvre du processus Redd+, la production de l’électricité à partir du gaz associé et de la biomasse.

Les sous-thèmes sur l’agriculture ont aussi porté sur les indications géographiques.  Ce concept qui était déjà appliqué en Europe est une innovation lancée en Afrique à travers l’Oapi (Organisation africaine pour la propriété intellectuelle). Il consite à protéger les produits du terroir et leur donner de la notoriété, valoriser, faire connaître et aider les petits producteurs dépourvus de moyens. Au forum, les indications géographiques ont concerné le poivre de Benja, un des trois produits retenus en Afrique sur les huit proposés au départ dans ce cadre. Les participants au forum ont pu découvrir à travers les vidéos, documentaires et l’exposition organisée sur le lieu de l’évènement, diverses technologies, produits et projets innovants.

Au terme des travaux, Didier Sylvestre Mavouenzela, président de la Chambre de commerce et président du comité d'organisation du forum, s’est dit heureux de l’immense l’intérêt qu’a suscité la thématique et que la nécessité d’une migration vers un nouveau paradigme économique a fait émerger une convergence sans nuance. «C’est pour moi un indice d’un niveau supplémentaire de prise de conscience», a-t-il dit. Et le conseiller de la ministre chargée du développement durable qui a clôturé les travaux a estimé que les objectifs du forum étaient atteints. 

S’exprimant au nom des participants, Martial de Paul Ikounga a souhaité que la délégation congolaise fasse état de la tenue de ce forum au Congo lors de la conférence des ministres africains de la science et de la technologie. Cela, en vue de mobiliser pas seulement les innovateurs de ce pays mais de toute l’Afrique. Satisfaits de la bonne organisation de l'événement, les participants ont souhaité qu'il soit pérennisé et qu’il soit d’une utilité certaine pour toutes les populations. Par ailleurs, il a été indiqué dans le communiqué final, qu'ils recevront dans les jours à venir le livre blanc contenant les suggestions et recommandations formulées au cours des travaux. Le forum a connu la présence des ambassadeurs de la République fédérale d’Allemagne et de l’Afrique du Sud.

 

Lucie Prisca Condhet N’Zinga
Photo 1- Le présidium lors de l'ouverture du forum Photo 2- Des intervenants au forum Photo 3- Une vue des participants au forum

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