Le 12e Printemps des Poètes des Afriques et d’ailleurs rend hommage à Martial Sinda et à Jacques Rabémananjara

Vendredi 13 Mars 2015 - 7:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Bon sang ne saurait mentir et le congolais Thierry Sinda , fils du premier poète congolais Martial Sinda, organise depuis douze ans à Paris, le Printemps des poètes des Afriques et d'ailleurs. Il livre pour les Dépêches de Brazzaville les grandes lignes du programme de l'édition 2015. Entretien.

Thierry Sinda, créateur du Printemps des poètes des Afriques et d'ailleurs ©ADIACLa 12ème édition du Printemps des Poètes des Afriques et d’Ailleurs rend hommage cette année à Jacques Rabemananjara et Martial Sinda. Pourquoi ?
Nous avons choisi de rendre hommage cette année aux deux parrains du Printemps des Poètes des Afriques et d’Ailleurs. Cela correspond, pour eux,  à des dates anniversaires. Le premier, le malgache Jacques Rabemananjara, a disparu il y a 10 ans ; le second, le congolais Martial Sinda, publiait il y a 60 ans, le premier recueil de poèmes Aéfien (de l’Afrique Equatoriale Française) intitulé Premier chant du départ , publié par Pierre Seghers en 1955 et couronné par le Grand prix littéraire de l’AEF en 1956. Le thème 2015 de notre festival de poésie est : « Poètes insurgés des Afriques et d’Ailleurs ».

Cette manifestation poétique est le fer de lance du mouvement de la néo-négritude. Que revêt ce concept ?
Le Printemps des Poètes des Afriques et d’Ailleurs est la défense et l’illustration de la néo-négritude. La néo-négritude est un mouvement littéraire que j’ai  inauguré en 2004. Il est fils de la négritude. Il est : revalorisation culturelle du monde noir dans les Lettres françaises, à une époque post ou néo-coloniale ; tout comme l’était la négritude à l’époque  coloniale. Le Printemps des Poètes des Afriques et d’Ailleurs est à la fois un laboratoire d’écritures poétiques de la néo-négritude et une caisse de résonance pour le travail de mémoire que nous menons en direction d’événements marquants du monde noir et de ses grandes figures. Pour le 10ème anniversaire du Printemps des Poètes des Afriques et d’Ailleurs, j’ai publié l’Anthologie des poèmes d’amour des Afriques et d’Ailleurs (Orphie, 2013) qui est le manifeste de la néo-négritude.

Le Printemps des Poètes des Afriques et d’Ailleurs se tient cette année à Belfort et à Paris. Pourquoi ce crochet par la Franche-Comté ?
La Franche-Comté est pour nous un lieu de pèlerinage important, car c’est dans cette belle région de France, plus précisément dans le village de Champagney (à quelques kilomètres de Belfort), que les Champagnerots ont condamné  l’esclavage des Nègres dans leurs Cahiers de Doléances de 1789 ! C’est le seul village de France qui a dénoncé l’esclavage des Nègres, 50 ans avant son abolition définitive en 1848. Une Maison de la négritude et des Droits de l’Homme y a été créée en 1971 par René Simonin. Léopold Sédar Senghor l’a inaugurée, et en est devenu le protecteur. A la mort de ce denier, en 2007, Aimé Césaire en est devenu le second parrain. Nous souhaiterions que les Africains, les Antillais et les gens de toutes origines  viennent en grand nombre visiter La Maison de la Négritude qui est un Musée, fort de symboles, dédié à l’esclavage et à son abolition. 

Quels sont les temps forts et les nouveautés de cette douzième édition ? 
Les récitals de poésie et débats se tiendront dans des endroits différents car la poésie épouse les lieux, les reflète et les transforme. Ce sont donc des temps magiques ! Nous serons : le 19 mars, dans l’enceinte de la prestigieuse Société des Poètes français (Paris 6e)créée en 1902, et dont je suis le Délégué général chargé de la Francophonie ; et Le 20 mars dans la Galerie Malaika-Jeanne de Savoie (Paris 6e),  nous marierons  poésie et peinture. Le temps fort de cette année, sera le 21 mars la commémoration des dates anniversaires relatives à Jacques Rabémananjara et Martial Sinda. La Clôture aura lieu le 22 mars dans un restaurant. Nous y  présenterons l’ouvrage Noblesse d’Afrique d’Hélène de Gobineau réédité en 2014 par Présence Africaine. Ce livre publié en 1946,  est un témoignage littéraire d’une marraine de guerre de tirailleurs sénégalais. On y retrouve les  impressions de ces derniers face à la France et au Français. D’autres manifestations seront organisées pour prolonger notre thématique et nos hommages. En avril, notamment à l’occasion de la première édition du Printemps des arts croisés qui regroupera des peintres, des sculpteurs, des poètes et des stylistes. Nous souhaiterions également aller en Afrique, à Madagascar, en Guinée et pourquoi pas au Congo.

12e Printemps des Poètes des Afriques et d' Ailleurs, Belfort-Paris, du 14 au 22 mars 2015. 

PROGRAMME DES MANFESTATI​ONS A PARIS : 

Jeudi 19 mars à 19h 30
Lieu: Société des Poètes français
Débat: Antara, un grand poètes arabo-Éthiopien du 6e siècle après J.C. 
16, rue Monsieur le Prince
Paris 6
Métro Luxembourg / Odéon

Vendredi 20 mars à 19h 30
Débat : l' insurrection de Ionesco à Jean Metellus
Lieu: Galerie Malaika-Jeanne de Savoie
17, rue de Savoie
Paris 6
Métro Saint-Michel / Odéon

Samedi 21 mars à 15h précises
Hommage à deux poètes insurgés de la négritude Jacques Rabemananjara et Martial Sinda
COCKTAIL DINATOIRE : CHACUN APPORTE QUELQUE CHOSE ( un vin ou un fromage ou un plat de chez lui..) 
Lieu un loft (porte verte)
6 , impasse Popincourt
(au niveau du 34 - 36 rue Popincourt)
Paris 11e
Métro Voltaire

Samedi 22 mars à 15 h
Présentation de Noblesse d' Afrique de Hélène de Gobineau 
DINER DE CLÔTURE 12 euros (envoyer le cheque au 4, rue du colonel Domine 75 013 Paris) places limitées.
Lieu Restaurant La Teranga
48, rue Guy Môquet
Paris 17e Métro Guy Môquet

Le programme complet sur : www.neonegritude33.afrikblog.com 

 

Propos recueillis par Rose-Marie Bouboutou

Légendes et crédits photo : 

`Thierry Sinda, créateur du Printemps des poètes des Afriques et d'ailleurs ©ADIAC