Santé : un vaccin italien contre Ebola en cours d’élaboration à Sienne

Lundi 19 Janvier 2015 - 16:15

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Dénommée « Vaccin Ebola Zaïre » (VSV-ZEBOV), la molécule sera le fruit d’une collaboration entre scientifiques, société civile et monde universitaire.

Sur le front de la lutte contre le virus Ebola, il y a des jours où il n’est pas seulement succession de mauvaises nouvelles. Certes la maladie continue de tuer en Afrique de l’Ouest où même un infirmer cubain, Reinaldo Villafranca, 33ans, volontaire en Sierre Leone, vient de succomber au virus. Les scientifiques continuent de mettre en garde contre une démobilisation anticipée, car le mal est toujours là. Il est présent dans les trois pays d’Afrique de l’Ouest : Sierra Leone, Libéria et Guinée.

Mais pour la première fois un vent d’optimisme règne aussi dans la communauté des scientifiques. Car, pour la première fois depuis son éclatement en décembre 2013 en Guinée, l’épidémie semble avoir amorcé sa phase de décrue. Dimanche, l’OMS a déclaré le Mali pays sans Ebola et ce lundi, les cours ont pu reprendre tant bien que mal dans les collèges et lycées en Guinée.

Le nombre de nouveaux cas de cette fièvre hémorragique hautement mortelle, est retombé à son plus bas niveau depuis le mois d’août en Sierra Léone et en Guinée ; premier fléchissement aussi au Libéria depuis juin. Mais il reste toujours un bilan lourd de 8.500 morts dans les pays touchés, même si le Nigéria (20 morts), le Sénégal et maintenant le Mali ont été déclarés « guéris » d’Ebola. De son côté, et en l’absence de nouvelles données, la République démocratique du Congo, touchée par un virus mais d’une autre souche, continue de ne signaler aucun cas nouveau.

C’est dans ce contexte que l’université de Sienne, dans la région italienne de Toscane, annonce la poursuite d’études sur un vaccin prometteur : le VSV-ZEBOV, vaccin Ebola Zaïre. Au sein d’un projet soutenu aussi bien par l’Union européenne, l’université et le programme sanitaire de la ville de Sienne, la recherche est aussi menée en partenariat avec les laboratoires Novartis au sein d’un projet dit EBOVAC.

Vaccin, production, protocole thérapeutique et diagnostique partent des acquis obtenus jusqu’ici, notamment auprès des malades guéris d’Ebola. Le projet est mené sous la coordination de la virologue italienne Donata Medaglini et implique une douzaine de chercheurs provenant de sept pays. L’étude durera trois ans au sein d’un ensemble de huit projets dont les sept autres sont en phase avancée d’études pour notamment boucler les financements.

Lucien Mpama