Ebola : l’Italie suspendue à la santé d’un infirmier en Sardaigne

Mardi 12 Mai 2015 - 16:45

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Rentré récemment de Sierra Leone où il travaillait comme volontaire, l’infirmier a subitement fait de la fièvre et a été hospitalisé en urgence.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le ministère libérien de la Santé ont tous deux annoncé samedi que l’épidémie d’Ebola était officiellement terminée dans ce pays. Mais la population a été invitée à rester vigilante, la maladie pouvant repartir à tout instant à partir d’un foyer ignoré ou négligé. « 42 jours se sont écoulés depuis le dernier cas confirmé au laboratoire : l'épidémie d'Ebola au Liberia est terminée », a déclaré Alex Gasasira, de l’OMS. Le dernier malade d’Ebola avait en effet été enregistré dans ce pays le 28 mars ; il faut un délai de 42 jours d’espace, sans cas nouveau, pour que la maladie soit déclarée finie.

Le Libéria est le premier pays d’Afrique de l’Ouest où la maladie est officiellement vaincue. Dans les deux autres pays les plus touchés, la Guinée et la Sierra Leone, les efforts se poursuivent pour vaincre certaines poches, notamment dans les régions rurales. Le risque de contagion est donc toujours aussi réel, même si le nombre de cas y a considérablement baissé. Jeudi, dernier, l'OMS avait annoncé que le nombre de nouveaux cas d'Ebola en Guinée et en Sierra Leone était tombé la semaine d’avant au plus bas depuis le début de l'année.

Mais la sérénité n’est pas totale, d’autant que la maladie reste imprévisible dans certains de ses aspects. La semaine dernière, aux Etats-Unis, Ebola a été découvert dans l’œil du Dr Ian Crozier. Infectiologue de  43 ans, il a travaillé lui aussi pour l’OMS en Sierra Leone où il a contracté le virus d’Ebola. Rapatrié en urgence dans son pays, il y a été soigné. Et en septembre de l’an dernier, l’hôpital Emory d’Atlanta, en Géorgie, le déclarait guéri. Mais un peu plus tard, un problème de vue a permis de découvrir que le virus s’était « logé » dans l’œil mais pas  dans les larmes, ni les tissus extérieurs de l’œil malade.

En Italie, l’inquiétude suscitée par le cas d’un infirmier qui a travaillé en Sierra Leone fait la Une de la presse. Il a œuvré pendant un peu plus de trois mois en Afrique de l’Ouest, mais une brusque montée de fièvre lundi a obligé les services sanitaires de Sardaigne où il est retourné à l’hospitaliser en urgence lundi. Les analyses se poursuivaient mardi pour déterminer si les symptômes présentés, des fièvres plus ou moins légères à répétition, signalaient la présence du virus. Mais, par précaution, il a dû être conduit en ambulance spécialisée à l’hôpital de Sassari où il a été admis dans un service de soins adaptés  et isolés des autres malades. En dehors des fièvres, il ne présenterait aucun autre signe particulier.

«La situation est sous-contrôle », a assuré l’assesseur à la Santé en Sardaigne, le Dr Luigi Arru. « Toutes les analyses sont en cours pour savoir s’il s’agit véritablement d’un cas d’Ebola ou d’une simple grippe, comme cela pourrait tout à fait être. Je veux par conséquent rassurer les citoyens : le virus n’est contagieux que lorsque se déclarent les fièvres. C’est ce qui a justifié  son hospitalisation d’urgence, et le fait que le patient n’ait été mis en contact avec personne », a-t-il indiqué.

L’Italie n’est pas totalement dépourvue face à cette maladie. En novembre de l’an dernier un de ses volontaires, le Dr Fabrizio Pulvirenti, avait contracté la maladie d’Ebola, toujours en Sierra Leone, et ramené en avion médicalisé à Rome. Plus de quatre mois de soins à l’Institut Spallanzani, spécialisé dans les maladies infectieuses, ont permis de le sauver. C’est le seul cas de malade d’Ebola enregistré dans la péninsule, mais un cas devenu emblématique des efforts de la médecine italienne en pointe dans la lutte contre le virus. En Afrique de l’Ouest, Ebola a causé la mort de plus de 11.000 personnes dans les trois pays touchés.

Lucien Mpama

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