Georgio : l’évènement rap de la rentrée à Pointe -Noire !

Dimanche 13 Août 2017 - 20:15

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Le rappeur français Georgio sera en concert les 22 et 23 septembre à Pointe-Noire, dans le cadre de sa tournée Héra Tour 2017 l’ayant amené à l’Ile de la Réunion, en Suisse, en Belgique,  au Canada et naturellement en France. L’occasion pour les Dépêches de Brazzaville de parler de la République du Congo avec l’étoile montante du rap français, 24 ans seulement, nommée récemment aux Victoires de la Musique 2017.

Les Dépêches de Brazzaville(LDB) : Comment ressens-tu l’idée de venir au Congo pour ces deux concerts à Pointe-Noire ?

Georgio : Jouer à Pointe Noire n’était initialement pas prévu dans le Héra Tour 2017. C’est donc une surprise et elle me fait bien sûr très plaisir. Je ne viens pas seul puisque Sanka mon backeur, A Little Rooster mon DJ et Waxx qui est guitariste m’accompagneront sur ces 2 dates. L’Afrique sera une découverte pour eux, quant à moi j’ai déjà séjourné un mois à Pointe- Noire il y a quelques années pour y passer des vacances.

LDB : Quels souvenirs en gardes-tu ?

Georgio : J’ai de la famille proche qui vit à Pointe-Noire et avec elle j’ai partagé de beaux moments là-bas.  C’est un voyage qui a marqué ma mémoire, il y a un tel décalage avec ce que l’on peut vivre en Europe et c’est un véritable choc de cultures. Il y a au Congo une énorme joie de vivre et les gens sont très cools.

LDB : Quelles anecdotes ont été les plus marquantes ?

Georgio : La liste est longue, c’est difficile de répondre mais je me souviens avoir pris ma douche dans une cour sous un déluge à la saison des pluies… Des petites choses comme ça.

LDB : Dans le titre « Homme de l’ombre » qui t’a révélé au grand public tu dis « Je connais les coupures de courant comme à Tchimbamba ». Cela t’a marqué également ?

Georgio : Tchimbamba est le seul nom de quartier à Pointe-Noire dont je me souviens. Te dire que ça m’a marqué oui mais sans me déranger pour autant, je sais que l’électricité ou l’eau sont parfois aléatoires, on ne mesure pas assez notre chance d’avoir en Europe ces choses là en continu…

LDB : Tu fais souvent références dans tes chansons à l’Afrique comme dans « La Celle St Cloud » ou encore « Mama Rita », c’est important pour toi d’ouvrir ton horizon musical à l’Afrique ?

Georgio : Il n’y a pas de sonorités africaines dans ma musique mais cela ne m’empêche pas d’y faire référence au niveau des textes. « Mama Rita » est par exemple un titre qui traite de la violence conjugale mais elle n’existe pas hélas qu’en Afrique, c’est un sujet universel et il me touche profondément.

LDB : Il y a des causes que tu aimerais particulièrement défendre ?

Georgio : Je ne suis pas un rappeur engagé au sens propre du terme. Mon engagement est celui de vivre de ma musique et de la partager. Dans ce partage, j’essaie de faire entendre ma voix au plus juste et au plus près de la réalité des jeunes d’aujourd’hui. Je participe néanmoins à des concerts de soutien comme ceux par exemple d’Abbé Road qui lutte contre le mal logement.

LDB : Venir jouer ici, est-ce aussi une forme de soutien à la culture Congolaise ?

Georgio : Non, je ne le vis pas réellement comme ça même s’il est vrai que nous avons accepté de venir jouer sans aucun cachet. L’argent ne doit pas être un frein pour s’ouvrir au monde et j’ai conscience de la difficulté économique des opérateurs culturels au Congo pour faire venir des artistes étrangers. J’espère simplement donner un maximum de plaisir aux gens.

LDB : Dans le titre « La terre je la dévore » tu célèbres les voyages, c’est important pour toi ?

Georgio : Oui, c’est comme les livres ou la musique, j’ai besoin de cette évasion. Grâce au rap je peux voyager. J’ai eu cette chance d’aller faire des concerts jusqu’au Brésil par exemple. Dépasser les frontières c’est un peu comme une addiction, je voyage énormément à l’étranger même en dehors des concerts. Actuellement j’ai quitté Paris pour vivre quelques mois à Londres, j’ai besoin de me frotter sans cesse à de nouveaux horizons !

LDB : Si tu avais un conseil à donner aux rappeurs congolais ?

Georgio : J’imagine qu’ils n’ont pas les mêmes moyens qu’en France, que ce soit pour la production ou la distribution, le management ou la promotion mais, qu’ils soient Congolais ou non, je dirai juste de ne rien lâcher, d’aller au bout de soi et de ses rêves.

LDB : Connais-tu les rappeurs africains et plus particulièrement ceux du Congo ?

Georgio : Le rap chez nous c’est un peu comme l’équipe de France qui gagne la coupe du monde en 98, c’est la France Black-Blanc-Beur. Nombre de rappeurs en France sont Africains ou d’origine africaine, c’est même une majorité, alors forcément je les connais bien. Pour ce qui est du Congo Brazzaville, il y a naturellement des gens comme Passi, Abd Al Malik, Lino, Arsenik  sans compter des membres de 2Bal ou Neg Marrons… De Pointe-Noire, je n’ai entendu parler que de Mixton par ma cousine.

LDB : À quoi peut s’attendre le public pour tes concerts ?

Georgio : Qu’il s’attende à  ce que l’on donne tout ! Sur la scène nous avons une énergie assez proche de celle du rock ! Les samples sont joués en live par notre DJ, la guitare est électrisée par Waxx, c’est un truc un peu fou qui brise les codes du rap et qui caractérise ma musique.

LDB : Tu as l’habitude de jouer dans de grandes salles ou de grands festivals en Europe devant des milliers de personnes, cela risque de changer tes repères ?

Georgio : Oui et c’est cela qui me plaît d’ailleurs. C’est une façon de repartir un peu à l’aventure, comme à mes débuts, de faire des concerts plus intimistes et de partir au combat pour conquérir le public car je ne crois pas être forcément très connu au Congo. Je ne fonctionne pas avec le Star System en tête, je viens avec beaucoup d’humilité et de simplicité et pour mettre le feu sur la scène !

Propos receuillis par Dona Elikia

Légendes et crédits photo : 

Image: Portrait de Georgio Image 2: Georgio band Image 3: Georgio sur scène

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