Diplomatie : premier voyage de Nikki Haley en Afrique

Samedi 21 Octobre 2017 - 17:09

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L'ambassadrice américaine à l'ONU effectuera la semaine prochaine sa première mission sur le continent, notamment au Soudan du Sud et en République Démocratique du Congo (RDC) où les violences redoublent en dépit d'une forte présence de Casques bleus.

Annoncé en septembre par Donald Trump, "profondément préoccupé" par les "millions de vies en danger" dans ces deux pays, le voyage conduira d'abord celle qui a rang de ministre dans l'administration américaine en Ethiopie. Son séjour en Afrique durera du 23 au 28 octobre. "Outre des entretiens avec les autorités des pays visités, des responsables de l'Union africaine et des représentants de l'ONU, Nikki Haley rencontrera des hommes, femmes et enfants qui bénéficient sur le terrain de la protection et du soutien des opérations de l'ONU", indiquait, le 20 octobre,un communiqué de ses services.

Avec ce déplacement, "l'ambassadrice Haley pourra se rendre compte par elle-même du travail de l'ONU dans des pays dévastés par les conflits, avec des visites auprès de missions de maintien de la paix et de sites où oeuvrent d'autres agences de l'ONU apportant de l'aide humanitaire vitale". "J'envoie l'ambassadrice Nikki Haley en Afrique pour discuter des conflits et de leur résolution, et plus important, de la prévention", avait affirmé en septembre le président américain. Au Soudan du Sud et en RDC, "nous continuons de fournir une aide humanitaire. Mais de vrais résultats pour arrêter ces catastrophes nécessitent un processus de paix dirigé par des Africains et un sincère, réellement sincère engagement de toutes les parties concernées", avait-il dit.

Le Soudan du Sud est plongé depuis décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, alimentée par une rivalité entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar. Le conflit a éclaté seulement deux ans et demi après l'indépendance du pays acquise en juillet 2011 grâce notamment aux États-Unis. Le mois dernier, Nikki Haley avait affirmé à l'ONU qu'une récente et nouvelle initiative de paix venue des pays de la région était "la dernière chance" pour les autorités sud-soudanaises d'en finir avec le conflit. La mission de paix de l'ONU au Soudan du Sud compte quelque 14 000 Casques bleus.

Missions trop coûteuses

À l'égard de la RDC secouée par des violences meurtrières et où la situation politique est bloquée, les États-Unis se montrent de plus en plus critiques. Ils ont dénoncé, le 16 octobre, l'élection de ce pays au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en se référant à son bilan dans ce domaine. En dépit d'un mandat expiré depuis fin 2016, le président Joseph Kabila est toujours au pouvoir et aucun calendrier électoral n'a encore été rendu public malgré de multiples pressions de la communauté internationale pour des élections "au plus tôt". La Constitution ne permet pas à Joseph Kabila de se représenter mais l'autorise à rester à la tête du pays jusqu'à l'élection de son successeur. En vertu d'un accord avec l'opposition, le scrutin aurait dû se tenir avant fin 2017 mais la Commission électorale chargée de l'organiser parle désormais de 2019.

En mars, deux experts de l'ONU, une Suédo-Chilienne et un Américain, ont été assassinés dans le Kasaï (centre), un crime impuni qui devrait être évoqué par Nikki Haley. La mission de l'ONU en RDC est la plus importante de sa quinzaine d'opérations de paix dans le monde, avec environ 18 000 Casques bleus. À côté du discret secrétaire d'État, Rex Tillerson, l'ex-gouverneure de Caroline du Sud, 45 ans, jusqu'alors inexpérimentée en politique étrangère, a pris depuis janvier une importance considérable dans l'administration Trump. Parmi ses précédents voyages, celle à qui sont prêtées des ambitions présidentielles a été en Israël en juin et à Vienne en août s'enquérir auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique du respect par l'Iran de ses obligations nucléaires. Moins de deux mois avant le choix de Donald Trump de ne pas certifier que Téhéran applique bien ses engagements. Sa visite en Afrique s'inscrit dans une volonté des États-Unis de revoir l'une après l'autre toutes les opérations de maintien de la paix de l'ONU, jugées trop coûteuses par le plus gros contributeur au budget de l'Organisation.

AFP

Légendes et crédits photo : 

L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley

Notification: 

Non