Promotion du travail décent : l’OIT déplore la persistance des mauvaises conditions professionnellesSamedi 16 Février 2019 - 15:28 Dans son rapport 2018-2019, publié le 16 février, l’organisation avertit la communauté internationale ainsi que les gouvernants et les employeurs sur la situation sociale des travailleurs.
Les mauvaises conditions de travail et de la qualité de l’emploi constituent actuellement, selon l'Organisation internationale du travail (OIT), un problème majeur nécessitant une réflexion accrue des décideurs pour l’éradiquer. Ainsi, par le fait que les emplois décents sont difficiles à trouver, des millions de personnes sont contraintes d’accepter de travailler dans de mauvaises conditions. « Les mauvaises conditions de travail sont le principal problème que font face les marchés mondiaux du travail et de l'emploi », souligne l’OIT dans son rapport. En effet, les données recueillies dans ce rapport intitulé "Emploi et questions sociales dans le monde, tendances 2019", démontrent qu’environ trois milliards de personnes qui occupaient un emploi en 2018 déplorent l’absence de sécurité sociale et économique, de bien-être matériel et d’égalité de chances. Et, les progrès réalisés pour réduire le chômage au plan mondial ne sont pas synonymes d’amélioration de la qualité de l’emploi. Sept cents millions de travailleurs vivent encore dans une situation d’extrême pauvreté Insistant sur l’importance de la question, l’OIT, à travers son expertise, précise qu’il est temps de relever ce défi important, d’autant plus qu'il a été constaté qu’avoir un emploi ne garantissait pas toujours un mode de vie décent. Car, cela s’illustre par le fait que sept cents millions de personnes vivent encore dans une situation d’extrême pauvreté ou de pauvreté modérée, bien qu’elles aient un emploi. Ainsi, pour le directeur du département de la recherche de l’OIT, Damian Grimshaw, parmi les problèmes mis en évidence figure l’absence de progrès accomplis pour réduire l’écart entre le taux d’activité des hommes (75%) et celui des femmes (48%). Cependant, les femmes représentent également une part beaucoup plus importante de la main-d’œuvre potentielle, sous-utilisée. Par ailleurs, pour l’OIT, un autre problème se situe au niveau du fait que l’emploi informel est toujours aussi répandu, avec un chiffre effarant d’environ deux milliards de travailleurs, soit 61% de la main-d’œuvre mondiale classés dans cette catégorie. « Une autre préoccupation est que plus de 20% des jeunes âgés de moins de 25 ans sont non scolarisés ou sans emploi ni formation. Ce qui compromet leurs perspectives d’avoir un emploi à l’avenir », a regretté Damian Grimshaw. Quelques poches de progrès Analysant le problème, le rapport conclu en mettant en évidence quelques poches de progrès, à savoir l’amélioration de l’économie mondiale. Si l’économie mondiale réussissait à éviter une récession majeure, le chômage pourrait continuer de baisser dans de nombreux pays, estime le document. Parce qu'au cours des trente dernières années, un fort recul du nombre de travailleurs pauvres a été constaté, en particulier dans les pays à moyen revenu sans oublier l’accroissement du nombre de personnes scolarisées ou en formation. Le cas de l’Afrique Etayant les résultats de chaque région, l’expertise de l’OIT signifie que pour le continent africain, seuls 4,5% de la population de la région en âge de travailler sont au chômage et le taux de personnes occupant un emploi est de 60%. Mais, ce chiffre, loin de refléter un bon fonctionnement du marché du travail, s’explique par le fait que de nombreux travailleurs n’ont pas d’autre choix que d’accepter des emplois de qualité médiocre. Cela signifie qu’ils n’ont ni sécurité de l’emploi ni salaire décent ni protection sociale. « La population active devrait progresser de plus de quatorze millions par an. Les taux de croissance économique jusqu’en 2020 seront probablement trop faibles pour créer suffisamment d’emplois de qualité pour cette population active qui s’accroît rapidement », conclut l’OIT. Rock Ngassakys Notification:Non |