12e session de la Cémac : lutte contre le terrorisme et crise en RCA au menu des discussions

Lundi 4 Mai 2015 - 15:07

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Initialement prévu les 7 et 8 janvier, le sommet des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) se tiendra finalement du 5 au 6 mai  à Libreville, au Gabon.

L’ordre du jour prévoit d’aborder des questions de grand intérêt . « Plusieurs questions liées au fonctionnement de la communauté seront traitées au cours de cette 12e session ordinaire du sommet des chefs d’Etat, notamment la crise en République centrafricaine et l’instabilité créée par les groupes terroristes, impactant négativement le bon fonctionnement de la Cémac », selon un communiqué.

Les chefs d’Etat ont donc décidé de prendre au sérieux la menace de la secte islamiste Boko-Haram dans la région. Hormis le terrorisme et la crise en RCA, les dirigeants de la Cémac doivent examiner d’autres questions restées jusqu’à ce jour sur la table de la commission de la Cémac : libre circulation des personnes et des biens, démarrage de la compagnie Air Cemac et situation économique régionale.

S’agissant de la libre circulation des personnes, l’on sait qu’elle n’est pas encore  totalement effective en raison de la réticence de certains pays. Libreville sera donc l’occasion d’appeler de nouveau les États concernés de rejoindre les autres pour hâter l’intégration de la zone.  Il s’agit notamment du Gabon et de la Guinée équatoriale, deux pays qui n’ont pas encore leurs passeports communautaires et qui doivent adhérer effectivement à la libre circulation. Ceci pour que la Cémac soit véritablement un marché commun.

La libre circulation en zone Cémac accuse un grand retard puisqu’elle devait être appliquée dans tous les pays dès le 1er janvier 2014. Pour régler définitivement cette situation et favoriser l’intégration régionale qui est d’ailleurs appelée de tous les vœux par les citoyens des Etats membres, les dirigeants sont appelés à un surcroît de volonté politique.

D’après la commission de la Cémac, le projet Air Cémac n’a pas avancé parce que les chefs d’État ont refusé le monopole d’une quelconque autre société, et souhaitent plutôt qu’il soit soumis au principe de « libre concurrence » prôné par l’Organisation mondiale des transports aériens.

Les chefs d’Etat devront aussi songer à soigner l’économie régionale qui n’est guère reluisante cette année comme le prouvent des indicateurs déficitaires : de 4,4% en 2014, les prévisions de croissances pour 2015 ont été revues à la baisse, soit 4,2%.

Cette situation s’explique par la chute des cours du pétrole dans les pays de la Cémac mais aussi par l’instabilité en RCA. « La plupart des pays de la zone Cémac sont producteurs et exportateurs du pétrole. Du coup la chute des cours du pétrole impacte négativement les dépenses publiques de ces pays » », a expliqué Guy Gweth, consultant en intelligence économique et stratégique. Et d’ajouter : « Depuis le début de la crise centrafricaine, les échanges entre le pays et les autres ont chuté. En plus de cela, les exactions de Boko Haram ont baissé le commerce intrarégional ainsi que les recettes intradouanières »

Des experts s’accordent pour dire que la diversification des économies des États de la Cémac reste l’une des solutions durables pour sortir  la sous-région de la situation actuelle. C’est d’ailleurs pour cette raison que la Banque des États de l’Afrique centrale a pris des mesures qui s’imposent pour y faire face. Parmi ces mesures figure celle portant sur la baisse du taux d’intérêt des appels d’offre à 2,3%, pour assurer les investisseurs.

En dépit de la regression des prévisions pour cette année, la zone CEMAC entend être à l’horizon 2025, une triple puissance : une puissance énergétique, une puissance métallurgique et une puissance verte. C’est dans cette perspective qu’elle a élaboré le Programme économique régional (PER) visant à sortir du peloton des pays pauvres et à aller vers l’émergence économique.

 

 

Nestor N'Gampoula