8 mars : si j’étais un homme

À cette question, Alexandra Guénin, directrice de Théâtre à la Carte, joue la provocation dans un rôle masculin de démesure. Egalement comédienne, ne craignant pas la censure, elle déclare avec allégresse : « Je ferai pipi sur tous les murs de la ville et l’amour à toutes les femmes en manque de tendresse. A chacun de mes réveils matinaux, je mesurerai mon sexe, voir s’il est plus viril que la veille, car c’est peut-être la seule chose dont je disposerai pour me mesurer aux femmes, car dans la réalité je sais bien qu’elles en ont finalement plus dans la culotte que 20 hommes réunis ».

Animatrice de l’émission radio « En face à face » sur Ponton FM, Shaliyah Peggy, d’abord hésitante : « La question est ambiguë » confie : « Je crois que je me battrai pour défendre certaines causes humanitaires en général et en prenant la défense des femmes en particulier. Nous les femmes pouvons le faire nous-même mais, par le statut  de protecteur qu’on prête instinctivement aux hommes, il me semble qu’ils ont plus de facilité pour le faire. Cela se traduit dès l’enfance lorsqu’on est une petite fille, le héros c’est toujours le papa. Alors j’essaierai de me conduire en héros ».

Un discours repris par l’actrice de cinéma, Imelda Maboueki, à l’honneur dans le film « Grave Erreur 2 » qui vient de sortir sur les écrans : «  Oui, je crois qu’un message féministe a plus  d’impact dans la bouche d’un homme lorsqu’il s’adresse aux hommes, alors si je devais être du genre masculin, je me battrai contre les discriminations sexistes ».

Plus légère, Agathe, responsable commerciale d’une société de la place se voit, quant à elle, offrir des verres et des fleurs aux femmes de hasard croisées sur son passage, sans oublier d’aller faire pipi contre un arbre.

Détail amusant, Lisa, fondatrice de RésoCongo, aurait cette même envie de faire pipi debout : « Oui mais pas que… je le ferai un peu sur le rebord des toilettes sans nettoyer, mes habits sales seraient posés par terre à côté du bac à linge, je demanderai tous les soirs qu’est ce qu’on mange sans jamais faire la cuisine, je resterai affalé sur le canapé avec une bière à la main en jouant au plus malin avec mes autres copains », ironise-t’elle.

La jeune romancière Rita Fabienne Lokanga, auteure du livre « Face à la mer » évoque elle aussi cette envie de faire pipi debout [Décidément] : « Je crois même que je m’amuserai à faire le concours du jet le plus long », dit elle en riant avant d’enchaîner plus sérieusement : « Ma curiosité me pousserait surtout à savoir comment les hommes conçoivent l’existence, l’amour, comment ils voient les choses et gèrent leurs émotions ».

L’artiste Zina Hope s’interroge avant de répondre «  Si j’étais un homme ? Euh… J’ai fait mes deux derniers concerts en pantalon alors peut être que je porterai sur scène un kilt écossais, lol. En vérité je ne sais pas trop mais ça doit être assez cool en tout cas de ne pas avoir ses règles tous les mois. Une chose est sûre, j’essaierai d’être moins égoïste que ne le sont les hommes en général et, comme je le chante dans une de mes chansons [Papa irresponsable],  je serai un homme proche de mes enfants. Autour de moi je vois beaucoup de mamans, beaucoup d’enfants mais je me demande souvent où sont les pères ? ».

Quant à Inès Féviliyé, elle déclare qu’elle serait un homme heureux : « Je cesserai de considérer que tout m’appartient, les femmes, les enfants, mes employés, mon pays , le monde. Je serai un homme à l’écoute, respectueux, responsable, modeste et reconnaissant. Oui, je serai un homme heureux, vivant sans stress, sans continuellement créer des problèmes aux autres comme à moi-même, que je ne parviendrai pas finalement à résoudre », lâche l’enseignante-chercheur à l’Université Marien-Ngouabi de Brazzaville et directrice du cabinet Primo Conseils.