8 mars : une journée de réflexion, de créativité et non de loisir

Mardi 8 Mars 2022 - 17:43

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’Institut français du Congo (IFC) et ses partenaires ont proposé, le 8 mars, une exposition photos, le documentaire de la  vidéo des femmes victimes  et l’exposition des produits bio, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, sur le thème « L’avenir est féministe ».

La plupart des photos exposées à l’IFC témoignent les atrocités que subissent les femmes victimes. « J’ai été violée par le fils du mari de ma mère et je n’ai pas porté plainte car ma mère ne voulait pas que j’en parle. C’est son mari qui payait mes études. J’ai alors décidé de me taire.  L’auteur du crime est venu présenter ses excuses un an après le viol. Je ne suis toutefois pas contre l’idée qu’il soit poursuivi par la justice », a indiqué une victime.

Les victimes ont peur de dénoncer les auteurs de crime. Beaucoup d’entre elles ont du mal à faire entendre leur voix. L’une d’elles encourage les victimes à rester braves, à aller jusqu’au bout de leurs démarches juridiques et prie le gouvernement de veiller à ce que justice soit rendue. « On qualifie facilement une fille qui dénonce le viol de sorcière. Peu de gens abordent le sujet des violences sexuelles, de peur d’être rejetés. La pauvreté et les négociations financières font obstacle à la dénonciation », a-t-elle dit.  

Pour le Dr Rock Mbetide Degana, gynécologue obstétricien, dans son commentaire exposé à cette occasion, « les femmes victimes n’ont pas seulement besoin d’une prise en charge médicale mais aussi d’un appui juridique ».

Outre l’exposition photos, il y a celle des produits bio à base des fruits : mangue, papaye, coco, vanille, beurre de karité, huile de coco, de safou. Les produits cosmétiques réalisés au beurre de karité, au gingembre, au curcuma, au miel, au cacao, à la tomate, à la carotte ..., des pots de fleurs fabriqués en perles, des sandales en tissus, des sacs à mains confectionnés avec du pagne africain, des bouteilles décoratives, boucles d’oreilles en raphia, bracelets, des croquettes de gingembres, de courges, ...

Les exposantes ont bénéficié d'une formation aux ateliers Zaba de l’organisation non gouvernementale Tosala, à travers laquelle des pistes de solutions ont été proposées aux apprenantes pour favoriser leur émancipation via la création d’activités génératrices de revenus. Pour elles, cette formation les a rendues indépendantes. Elles ont présenté des jus naturels, thérapeutiques et des nettoyeurs aidant à la digestion et qui soignent de nombreuses maladies (maux de reins, de dos, etc.)

A cette occasion, le public a eu le privilège de se faire photographier gratuitement par Lebon Chansard Ziavoula, membre du collectif Génération Elili. Il a aussi bénéficié de la coiffure et du maquillage.

« La fête du 8 mars est une manière de présenter la femme, elle a un mot à dire dans la société. Une femme doit être battante, ne doit pas croiser les bras, elle doit affronter pour aller de l’avant. La journée du 8 mars ne doit pas être considérée comme celle de loisir mais de réflexion, de créativité. La femme doit contribuer à l’évolution de son pays », a fait savoir l’une des exposantes.

Rosalie Bindika

Légendes et crédits photo : 

Une vue des exposantes du 8mars à l’IFC

Notification: 

Non