Affaire Chebeya : une nouvelle plainte déposée auprès des instances judiciaires sénégalaises

Nouveau rebondissement de l’affaire Chebeya avec la plainte que vient de déposer au Sénégal la FIDH. Constituée en partie civile contre l’officier en cavale Paul Mwilambwe, cette ONG espère que cette action judiciaire pourra aboutir à la convocation de ce dernier qui reste la dernière piste susceptible de conduire à l’éclatement de la vérité quant à l’assassinat de Floribert Chebeya. Une plainte en bonne et due forme a donc été déposée auprès des instances judiciaires sénégalaises. Il s’agit d’une deuxième après une première déposée le 10 janvier, laquelle plainte est restée sans suite. « En l’absence de procédure équitable menée dans un délai raisonnable en République démocratique du Congo, nous avons déposé cette plainte au Sénégal afin qu’une enquête impartiale et indépendante puisse être ouverte et que toute la lumière soit faite sur l’assassinat et la disparition forcée dont ont été victimes Floribert Chebeya et Fidèle Bazana », précise Me Assane Dioma Ndiaye, avocat de la FIDH et des familles Chebeya et Bazana.

Pour l’association, l’objectif visé par cette démarche consiste à faire entendre Paul Mwilambwe par un juge indépendant étant entendu que la justice au pays n’offre pas suffisamment de gages d’impartialité. La FIDH estime être dans son rôle en initiant une telle action. Tout est fait pour amener la justice sénégalaise jugée compétente pour instruire cette affaire, à dire le droit sans interférence. Pour les victimes, cette nouvelle plainte est une bouffée d’oxygène au regard de l’immense espoir qu’elle suscite dans la quête de la vérité sur les circonstances exactes de la mort de l’activiste des droits humains Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana.  

La fixation faite sur Paul Mwilambwe n’est pas un fait du hasard. L’intéressé constitue la dernière piste sérieuse pour faire la lumière sur cette affaire. Le témoignage de cet ancien major de la police dans le film du cinéaste Thierry Michel, « L’affaire Chebeya, un crime d’État ? » dans lequel il avait accusé l’ex-patron de la Police nationale congolaise, John Numbi, d’avoir ordonné l’élimination de l’activiste des droits de l’Homme, en dit long sur ce qu’il sait au sujet de ce double meurtre. Voilà pourquoi la FIDH tient à lui tirer le ver du nez à travers cette action judiciaire qui fait naître de nombreux espoirs.